The present edition provides the text of Ramon Llull’s
Liber disputationis Petri et Raimundi sive Phantasticus
(CCCM LXXVIII - ROL XVI, pp. 1-30) and Liber de civitate
mundi (ROL II, pp. 169-201) with a facing Catalan translation.
Accompanied by an introduction, notes on the text, and an index,
this volume aims to make Llull’s idiosyncratic Latin prose
accessible to a broad readership. In his two dialogues Ramon Llull
adopts the guise of a fictional character and speaks of himself
halfway between apologia and self-promotion. By the time Llull
wrote the Fantàstic (1311) and the Llibre de la
ciutat del món (1313), he had spent some fifty years
writing books of all kinds and attempting to raise financial
support for the mission to promote love and service of the true
God. The choice of the dialogue form makes the text taut and
incisive and Llull seeks a lively line of argumentation. Commanding
the dialectical tools provided by the Art and displaying austere
rhetorical wisdom, Llull handles references to motifs from the
literary tradition as well as from the politics and society of his
time. Both pieces are part of Llull’s «new»
literature: autobiography, disputation, personification and
allegory are all instruments of truth, as subservient to
Llull’s Art as philosophy was to theology for Llull himself
and for many other thirteenth- and fourteenth-century thinkers.
Cet ouvrage présente deux dialogues de Ramon Llull, le
Liber disputationis Petri et Raimundi sive
Phantasticus (CCCM LXXVIII - ROL XVI, p. 1-30) et le
Liber de civitate mundi (ROL II, p. 169-201), avec la
traduction en catalan page à page. Une étude
d’introduction, quelques notes et un index de choses notables
complètent un ouvrage conçu pour rendre facile
l’accès du lecteur non spécialisé
à la prose toujours singulière de cet auteur. Dans
les deux ouvrages, Ramon Llull prend la parole comme un personnage
de fiction qui parle de lui-même, à mi-chemin entre
l’apologie et l’auto-propagande. Quand il
rédigea Fantàstic (1311) et le Llibre de
la ciutat del món (1313), il avait déjà
consacré cinquante ans de sa vie à
l’écriture d’ouvrages dans tous les formats et
à obtenir des moyens pour la mission dans le but de
favoriser l’amour et le service du Dieu véritable. La
forme dialogique produit un discours tendu et incisif, le fil des
raisonnements cherchant la vivacité. En outre, Llull
gère, avec les outils de combat dialectique de l’Art
et avec une sagesse rhétorique austère, quelques
allusions à des thèmes de la tradition
littéraire et de l’actualité politique et
sociale. Les deux pièces appartiennent a la
« nouvelle » littérature
lullienne : l’autobiographie, la dispute, la
personnification et l’allégorie sont des instruments
de la vérité, tout autant
« serviteurs » de l’Art de Ramon Llull
que la philosophie pouvait l’être pour lui de la
théologie, de même que pour nombre de penseurs du
XIIIe et XIVe siècles.