De l’ancien français au français moderne
Théories, pratiques et impasses de la traduction intralinguale
Claudio Galderisi, Jean-Jacques Vincensini (eds)
- Pages: 210 p.
- Size:156 x 234 mm
- Language(s):French
- Publication Year:2015
- € 80,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-56517-0
- Paperback
- Available
- € 80,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-56563-7
- E-book
- Available
Claudio Galderisi est professeur de langues et littératures de la France médiévale à l’Université de Poitiers (CESCM). Il a dirigé les trois volumes des Translations médiévales. Cinq siècles de traductions en français au Moyen Âge. XIe-XVe s. (Brepols, 2011).
Jean-Jacques Vincensini est professeur de langue et littératures médiévales à l’Université de Tours (CESR). Il a édité et traduit notamment le Roman de Mélusine de Jean d’Arras et de Coudrette. Il prépare l’édition et la traduction de l’Escoufle de Jean Renart.
La traduction « intralinguale », du « même au même », selon la définition qu’en a donnée Michel Zink, est une invention de ces mêmes clercs médiévaux qui ont mis en communication à travers la translatio studii deux horizons culturels et linguistiques. Cette traduction constitue la trace la plus manifeste de l’évolution d’un idiome au sein du diasystème linguistique gallo-roman. Or d’un état à l’autre de la langue française, et contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce transfert ne vas pas de soi. D’un côté il continue de témoigner d’une conscience de la différence, de l’autre, à la différence de ce que l’on constate au Moyen Âge, d’une indifférence traductologique affichée des translateurs de notre temps à l’égard de leur acte, des principes qui le fondent comme des choix techniques qui l’expriment. Ce livre met en lumière nombre des arguments qui peuvent expliquer ce silence des traducteurs modernes. Beaucoup d’entre eux ne voient-ils pas dans leur travail un simple moyen de rendre accessible de la manière la plus neutre possible un texte vieilli destiné à un lecteur non spécialiste ? La revendication stéréotypée de la fidélité respectueuse au texte source conduit alors bien des traductions actuelles à décalquer la langue d’origine dans un français artificiel qu’Antoine Berman nommait le « clerquois ».
Les différents travaux rassemblés dans le présent volume suivent quatre perspectives critiques : Théories et méthodologies, Pratiques poétiques, Traductions romanes, Seuils et impasses. Ils abordent différentes facettes de ces questions jusqu’ici inexplorées et présentent des solutions méthodologiques et pragmatiques qui permettront sans doute de dépasser les peurs françaises de la traduction intralinguale.
Théories et méthodologies
Claudio Galderisi, « Un truchement me faut quérir… » Peut-on traduire pour qui ne connaît pas le français médiéval ?
Jean-Jacques Vincensini, Traduire le français médiéval en français moderne. État des lieux de dix années de traduction
Pratiques poétiques
Nathalie Bragantini-Maillard, Transposition du même au même, ou accès à une altérité préservée? Traduire L'Espinette amoureuse de Jean Froissart
Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Traduire Villon: la vibration sonore, du même à l’autre
Jean-Marie Fritz, Traduire les fatrasies: degré zéro de la traduction?
D'autres faces de la traduction romane
Valérie Fasseur, De l'ancienne langue d'oc au français moderne : l'exemple de Flamenca
Anna Maria Babbi, Les traductions de l'ancien français en Italie
Seuils et impasses
Vladimir Agrigoroaei, Quelques réflexions au sujet des traductions françaises médiévales de la Bible. Un problème de méthodologie
Joëlle Ducos, La science médiévale, un intraduisible?
Index des noms
Index des titres