Le Catalogue décrit les manuscrits du monastère de
la Panaghia situé sur l’île de Chalki,
manuscrits qui sont maintenant conservés au Patriarcat
Œcuménique à Istanbul. Le premier volume
contient, après une ample Introduction, la description des
171 manuscrits grecs qui constituent ce fonds et se termine par les
index d’usage, très détaillés ; le
second volume est réservé aux illustrations, soit 295
planches photographiques, la plupart du temps en couleur : 259
planches pour les écritures et les décors, 36
planches pour les reliures. Répondant aux normes
scientifiques modernes, il remplace les catalogues
antérieurs, ceux du métropolite Athénagoras
(1921-22) et d’Aemilianos Tsakopoulos (1953).
Se répartissant entre le 10e et le 18e
siècle, les manuscrits de la Panaghia ont principalement un
contenu liturgique et religieux. La littérature classique
n’est cependant pas absente, et quelques miscellanées
particulièrement complexes sont d’un grand
intérêt. La richesse de la collection tient aux
conditions de sa formation. Elle rassemble en effet des manuscrits
de trois origines : manuscrits copiés sur
l’île de Chalki entre la fin du 15e
siècle et le milieu du 17e pour les besoins de la
communauté, manuscrits apportés par les moines du
Prodrome de Sozopolis sur la mer Noire lors de leur exil de 1629,
manuscrits offerts par des particuliers, des évêques
ou des patriarches. Les abondantes annotations qu’ils portent
en font une source documentaire de premier ordre pour écrire
l’histoire des communautés monastiques situées
à Constantinople et dans sa région (en particulier
dans la mer de Marmara) d’une part, à Sozopolis sur la
rive occidentale de la mer Noire d’autre part. Le nombre
exceptionnellement élevé de manuscrits signés
et datés apporte beaucoup à la connaissance des
centres de copie et à la paléographie.
Réalisé sous l’égide de Sa
Sainteté Bartholomée Ier et avec le concours de Yanna
et Théodoros Angélopoulos, ce catalogue est
l’œuvre de deux chercheurs de l’Institut de
Recherche et d’Histoire des Textes (CNRS), Matoula Kouroupou
et Paul Géhin.