Le 'Memoriale historiarum' de Jean de Saint-Victor. Un historien et sa communauté au début du XIVe siècle
I. Guyot-Bachy
- Pages: 608 p.
- Size:160 x 245 mm
- Language(s):French
- Publication Year:2000
- € 85,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-50984-6
- Hardback
- Available
«… étude soignée et rigoureuse, qui retrace la genèse d’une oeuvre dans son contexte et en explore toutes les significations … » (I. Heullant-Donat dans Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 159, 2001, p. 654)
«Grâce à cette étude érudite et précise …, structurée par des conclusions fermes et claires, on mesure la place qu’aurait dû occuper le ‘Memoriale historiarum’ parmi les œuvres historiques du Moyen Age, si Jean de Saint-Victor avait eu le temps de la mettre en page, une des toutes premières.» (M. Chazan dans Revue Mabillon 13, tome 74, 2002, p. 366)
"This is a well-researched, detailed, comprehensive, well-written study of a major fourteenth-century chronicle and its author… The chronicle – and this book – should, however, be of immense interest to students of medieval historiography as a complex and sophisticated example of late-medieval historical writing. It offers us, especially through Guyot-Bachy’s study, remarkable insight into a competent, gifted, and devoted late-medieval historian’s theory of history and practice of historical writing."
(J. Rider in Speculum, 79, 2004, p. 192-3)
Largement utilisé par les historiens modernes pour son témoignage sur le règne des derniers Capétiens directs, le Memoriale historiarum n'avait jusqu'alors pas fait objet d'une étude globale. Or, derrière ce texte, exploré ici jusque dans ses traces les plus matérielles que sont les manuscrits, apparaît un auteur dans son environnement social et intellectuel. Pendant une vingtaine d'années, sous les règnes de Philippe le Bel et de ses fils, Jean, chanoine de Saint-Victor, est le maître d'oeuvre d'un projet historiographique ambitieux porté sur l'ensemble de sa communauté religieuse. Sous la direction des abbés Guillaume de Rebais et de Jean de Palaiseau, les victorins entendent retrouver leur place dans le débat intellectuel qui anime alors les milieux universitaires. Revenant aux intuitions de "maître Hugues", qui au XIIe siècle, avait fait de l'histoire le fondement de la théologie, ils s'efforcent de penser l'histoire pour comprendre le monde qui est le leur. Les richesses rassemblées depuis deux siècles dans la bibliothèque de l'abbaye, les règles et les instruments de travail intellectuel forgés au siècle précédent offrent la matière et la forme d'un récit rigoureux, guidé par le souci pédagogique. Il déroule l'histoire du Salut depuis la Création jusqu'aux tempora moderna, à l'intérieur d'un cadre universel, à la fois temporel et spatial. Synthèse des sources et des connaissances, ce manuel pour étudiants est aussi le lieu du renouvellement de la réflexion des victorins, l'occasion pour eux de faire la part entre leur attachement traditionnel à la pensée de saint Augustin et l'influence triomphante d'Aristote, d'exprimer enfin leur résistance aux progrès inexorables de l'Etat moderne mis en oeuvre par les successeurs de saint Louis. A travers la réalisation du Memoriale historiarum, la communauté canoniale fait preuve d'une vitalité insoupçonnée et met au service de l'auteur-maison une équipe modeste qui l'assiste à chaque étape. Pour ce volume l'auteur a reçu le 2e prix Gobert décerné par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres!