- Pages: 143 p.
- Size:155 x 245 mm
- Language(s):Greek, French
- Publication Year:2006
- € 120,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-40601-5
- Hardback
- Available
Jusqu'ici, le De statu animarum post mortem (CPG 7522) d'Eustrate de Constantinople (VIe s.) n'était lisible que dans la vieille édition qu'en avait faite Léon Allatius en 1655 et que la présente édition critique est appelée à remplacer. Eustrate n'est pas un nouveau venu dans la Series Graeca, puisqu'une autre de ses œuvres, la Vita de son maître Eutychius (CPG 7520 ; BHG 657), patriarche (controversé) de Constantinople, y avait déjà été éditée par Carl Laga en 1992 (SG 25). Le texte nous est parvenu, par l'intermédiaire de deux manuscrits (du Xe et du XIe-XIIe s.) - et d'un troisième qui est une copie de l'un d'eux -, mutilé à la fin et en quelques endroits corrompu. L'éditeur s'est efforcé autant que possible de remédier aux déficiences des manuscrits, dont l'apparat critique donne utilement toutes les particularités, y compris orthographiques. Le De statu animarum entend établir qu'après la mort, les âmes ne perdent pas leur capacité opératoire. La démonstration consiste à accumuler un nombre considérable d'exemples, tirés de l'Ancien et du Nouveau Testament ainsi que des Pères de l'Église, illustrant le fait que des âmes humaines ont continué d'agir réellement, par leur énergie propre, après la mort du corps qu'elles avaient habité.
Outre sa valeur propre, le texte édité ici est donc précieux comme source indirecte des nombreux textes antérieurs qu'il cite abondamment, et pour lesquels il précise chaque fois le nom de l'auteur et de l'œuvre (parfois avec son incipit), ainsi souvent que le numéro du livre ou du chapitre d'où l'extrait est tiré. L'introduction de ce volume fait une large place à l'étude de ces citations de textes patristiques, dont Eustrate est un témoin à la fois très ancien et très fidèle, quand il n'est pas la seule - ou pratiquement la seule - trace laissée en grec par un texte conservé de façon fragmentaire ou connu seulement par son titre (comme c'est le cas, par exemple, pour plusieurs textes de Cyrille d'Alexandrie, d'Eutychius de Constantinople ou d'Eustathe d'Antioche, cités dans le traité d'Eustrate). Il est donc hors de doute que les index méticuleux qui accompagnent cette édition, ainsi que la comparaison minutieuse, qu'on lira dans l'introduction, de tous les extraits cités avec les éditions disponibles des textes originaux, rendront de grands services.
À son tour, le De statu animarum a été cité au XIe-XIIe s., période où fleurit le débat sur la destinée des âmes après la mort et la question du purgatoire, dans la Dioptra de Philippe le Solitaire et dans les Chapitres sur les apories de la Sainte Écriture de Michel Glykas. Ces témoignages sur le traité d'Eustrate sont soigneusement examinés.