Cet ouvrage analyse l'évolution des
savoirs érudits de la culture classique (paideia) à travers le filtre
biblique chrétien, en tenant compte des héritages juifs, des
différentes aires culturelles (grecque, latine, syriaque, arménienne),
et des différences sociologiques et idéologiques qui opposèrent les
chrétiens entre eux sur les attitudes (refus, réinterprétation,
création) à adopter face à la paideia. Il renouvelle certaines
problématiques : la dialectique entre connaissance et foi, la relation
entre hérésie et vérité, les liens entre les aires culturelles
chrétiennes. Il montre que l'histoire fut un domaine du savoir
privilégié par les chrétiens, car elle permettait d'exposer
l'ensemble des connaissances humaines et de la doctrina christiana,
en suivant le plan chronologique de l'histoire divine, qui
englobait la création du monde et le salut de l'humanité. La
culture chrétienne naquit non au débat théologique avec les Juifs, mais
de la rencontre avec la paideia classique à partir de 160 après J.-C.
Cette dimension culturelle doit être ajoutée aux analyses religieuses
ou politiques de l'évolution du christianisme antique.