Quand les Ottomans firent le point
Histoire graphique, technique et linguistique de la ponctuation turque ottomane
Olivier Bouquet
- Pages: 490 p.
- Size:156 x 234 mm
- Illustrations:100 b/w, 10 tables b/w.
- Language(s):French
- Publication Year:2018
- € 100,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-58173-6
- Paperback
- Available
La ponctuation ottomane : l’aventure des écritures turques, de l’Empire de Soliman le Magnifique à la Turquie de Recep T. Erdoğan.
« (…) il faut espérer que l’ouvrage – exemplaire tant par sa méthode qui croise sources manuscrites et imprimées, que par le nombre et la variété des textes (documents administratifs, textes scientifiques, chroniques, firmans, romans, pièces de théâtre, partitions musicales, bandes dessinées, etc.) et d’études (pluridisciplinaires) pris en considération – œuvre la voie à des études similaires pour notre aire également. » (Perrine Pilette, dans le Bulletin critique des Annales islamologiques, 35, 2021, p. 8)
« L’ouvrage de Bouquet fascine autant par la chaine strictement logique de ses propos que par le souci d’inclure toute information nécessaire à l’intégralité d’une argumentation sur la ponctuation ottomane et turque républicaine. » (Edith Ambros, Diyâr, 5. Jg., 1/2024, p. 103)
Olivier Bouquet est historien de l’Empire ottoman et de la Turquie contemporaine. Professeur à l’Université de Paris Diderot, il est l’auteur de Les pachas du Sultan (Peeters, 2007), Les noblesses du Nom (Brepols, 2013), L’Empire ottoman de 1453 à 1922 (Documentation française, 2018). Il est co-auteur de Les Musurus. Une famille de diplomates (Isis, 2015) et Le Moyen-Orient contemporain de l’Empire ottoman à nos jours (Publications de la Sorbonne, 2016).
À en croire les spécialistes, le turc ottoman aurait de commun avec l’arabe de n’être doté d’aucun système de ponctuation. Tardive, l’apparition de la ponctuation serait le résultat de la modernisation des Tanzimat (1839-1878) et le produit technologique de l’imprimerie. Sa diffusion serait d’inspiration étrangère et sa généralisation serait liée à l’adoption des caractères latins à l’époque républicaine. L’ouvrage remet en question ces idées reçues, au moyen de l’exploitation d’un vaste corpus de sources manuscrites et imprimées produites du XVe siècle à aujourd’hui. Il identifie des signes de ponctuation au sein d’une variété de mises en forme artistiques (calligraphie, musique) et scientifiques (algèbre, géométrie). Il les repère sur des supports de l’époque impériales (registres administratifs, inscriptions funéraires, chroniques) comme du temps présent (partitions musicales, caricature, bande-dessinée). Il étudie le turc ottoman à la lumière de comparaisons avec des systèmes de ponctuation en usage dans l’empire (judéo-espagnol, turc-arménien, grec et syriaque). Plutôt que d’opposer imprimé et manuscrit, calligraphie et typographie, il les aborde comme formes complémentaires d’une « aventure des écritures ». Au terme d’une enquête originale en histoire ottomane qui croise belles lettres, sciences et arts, l’ouvrage établit les conclusions suivantes : une ponctuation ottomane existait avant l’apparition de l’imprimerie ; son devenir accompagna la transformation de la langue turque ottomane ; hors du seul domaine des langues européennes, les Ottomans eurent une manière bien à eux de faire le point ; la ponctuation est le produit d’une histoire graphique, technique et linguistique riche et complexe ; son étude éclaire le passé des sociétés impériales, le présent de la République turque et le devenir du Moyen-Orient contemporain.
Introduction
Chapitre 1. Histoire du point présent : la République des points
Chapitre 2. Les Ottomans pratiquaient la ponctuation : inventaire graphique
Chapitre 3. Comment les Ottomans firent le point : une histoire technique
Chapitre 4. De la ponctuation ottomane à la ponctuation turque : une histoire linguistique
Conclusion générale
Glossaire
Table des figures, diagrammes et tableaux
Sources et bibliographie
Index des thèmes et notions
Index des noms de personnes
Index des noms de lieux