La souveraineté monétaire dans les Pays-Bas méridionaux XVIe-XIXe siècle
Marie-Laure Legay
- Pages: 271 p.
- Size:156 x 234 mm
- Illustrations:15 b/w, 17 tables b/w.
- Language(s):French
- Publication Year:2016
- € 75,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-56730-3
- Paperback
- Available
- € 75,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-56737-2
- E-book
- Available
Prix Jean-Stengers de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique
La souveraineté monétaire a-t-elle jamais existé ?
“(…) Legay’s book does in effect contribute to our understanding of the functioning of the Habsburg world.” (Brecht Dewilde, in Early Modern Low Countries, 1/1, 2017)
Marie-Laure Legay, agrégée d'histoire, est professeur des universités à Lille, spécialiste de l'histoire politique et financière de l'Europe moderne. Elle a publié récemment aux éditions EHESS (Paris) La banqueroute de l'Etat royal : la gestion des finances publiques de Colbert à la Révolution (2011), aux éditions A. Colin (Paris) Histoire de l'argent à l'époque moderne (2014).
L’idée d’un retour à une souveraineté monétaire « nationale » exploite une fibre identitaire qui joue la nation contre l’Europe. Elle relève d’une conception figée de la souveraineté qui serait irréductiblement incarnée par l’Etat. L’histoire montre pourtant que la monnaie ne peut exister en dehors d’un consensus liant l’autorité souveraine aux acteurs du change, négociants et banquiers. L’étude des Pays-Bas méridionaux révèle qu’entre le règne de Charles Quint et la création de la banque nationale de Belgique en 1850, rares furent les périodes où les monnaies belges s'imposèrent dans le concert des nations européennes. Il faut attendre la grande réforme de 1749 pour voir fonctionner un système monétaire efficace. Encore l’impératrice Marie-Thérèse dut elle pour y parvenir « se relâcher de ses droits régaux en faveur de ses sujets ». La mise en œuvre d’un régime monétaire suppose une porosité de l’autorité politique qui doit composer sans cesse avec les corps constitués de la société, mais aussi avec les autorités voisines et les acteurs du marché des métaux et du marché des changes sur lesquels elle n’a pas la main.
Préface
Première partie : La souveraineté monétaire aux XVIe et XVIIe siècles : une réalité double
Chapitre 1 : Le « Gouvernement » des Monnaies
1. Les maîtres des Monnaies
2. Le puissant corps des monnayeurs
3. La vivacité du localisme monétaire
Chapitre 2 : L’effigie, l’aloi et le poids
1. La représentation souveraine
2. Le titre et le poids
3. La question du seigneuriage
Chapitre 3 : Définir le cours légal
1. Le système monétaire de Charles Quint
2. Les écueils de l’évaluation
3. Un approvisionnement artificiel
Conclusion de la première partie
Deuxième partie : La monnaie aux mains des banquiers
Chapitre 4 : L’ère de la monnaie faible
1. Billonner les vieilles monnaies espagnoles
2. Le commerce, la guerre et l’invasion des monnaies néerlandaises
3. L’impossible réévaluation
Chapitre 5 : Imiter la monnaie française
1. Plaidoyer pour la liberté
2. Le viol du droit des gens : souveraineté et Jus gentium
3. La fausse réforme : une guerre juste
Chapitre 6 : Les fabriques anversoise et liégeoise de fausse monnaie
1. Les faux louis d’or du marquis de Prié
2. Le trafic semi-public du banquier Pietro Proli
3. Le faux-monnayage des louis d’or au double L
4. La fabrique liégeoise
Chapitre 7 : Les ateliers au chômage
1. Faux-monnayeurs et grâce royale
2. L’invasion des ducats de Hollande et l’évidement argentifère
3. La Jointe des Monnaies de Marie-Élisabeth (1730)
Conclusion de la deuxième partie
Troisième partie : La réforme monétaire de 1749
Chapitre 8 : Le nouveau gouvernement des monnaies
1. La fin des Maîtres généraux des monnaies
2. La régie directe des hôtels
3. La difficile subordination des employés
Chapitre 9 : Les opérations de billonnement
1. L’occupation française et le problème des ducats légers
2. Les billonnements des années 1749‑1752
3. Accélérer l’approvisionnement
4. L’engagement des États provinciaux dans la livraison des vieux escalins
Chapitre 10 : Le succès des souverains belgiques
1. Le nouveau système
2. La qualité des nouvelles espèces
3. Un succès européen
Quatrième partie : L’exploitation monétaire des Pays-Bas
Chapitre 11 : L’exploitation autrichienne (1756‑1780)
1. La banque Nettine, livrancière privilégiée de monnaies
2. La prééminence de l’atelier de Bruxelles sur celui de Bruges
3. La « provincialisation » des finances belgiques au profit des « finances allemandes »
4. Le maintien des lois prohibitives d’exportation des espèces et la critique libérale
Chapitre 12 : Joseph II et la question monétaire
1. La pesée globale
2. Wouters et la nouvelle comptabilité autrichienne des Monnaies
3. Le tarissement
Chapitre 13 : Les affres du dirigisme monétaire
1. L’abondance belge et la spoliation française
2. La Monnaie de « la grande Nation »
3. « Dieu soit avec nous » : le roi Guillaume et le système néerlandais (1815‑1830)
Chapitre 14 : Monnaie et nation : le rendez-vous manqué
1. La tutelle de la banque de France
2. La création du « franc » belge
3. « Nous n’avons pas de monnaie à nous » (1841)
4. S’émanciper du système français ?
Conclusion générale
Sources manuscrites
Sources imprimées