Book Series Manuscrits en caractères hébreux conservés dans les bibliothèques publiques de France...., vol. 6

Bibliothèque nationale de France. Hébreu 763 à 777. Manuscrits de Kabbale

C. Ciucu

  • Pages: 260 p.
  • Size:210 x 297 mm
  • Language(s):French, Hebrew
  • Publication Year:2014

  • € 115,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54546-2
  • Paperback
  • Available


Summary

These catalogues will be different from their predecessors, not only in their presentation but also their inspiration and goals –a result of the fact that, over the last fifty years, there have been six major changes in how we use medieval Hebrew manuscripts and their texts and in how we think about them.
1. Much greater use is made of manuscripts today; frequently, though, they are consulted through machine-based reproductions, even if we work with a paper printout.
2. The establishment of a formal discipline of medieval Hebrew palaeography allows us to provide good physical descriptions of manuscripts and to propose highly probable dates and origins for them.
5. The study of Hebrew-letter texts and their publication in the Middle Ages has shown that most texts derive from multiple originals rather than a single exemplar.
4. The study of dated manuscripts has revealed that Hebrew manuscripts are strongly marked by the specific circumstances in which they were copied, often for the scribe's personal use.
5. Consequently, much greater importance is attributed to medieval Hebrew manuscripts as historical objects, which are unique from every perspective, with their own individual physical and textual characteristics: codicology, palaeography, binding, notes by their owners (in Hebrew or other characters), censors' markings, and book plates and stamps are recognized as witnesses of this specific history. Today we must explicitly inform readers of their existence and details.
6. We no longer believe that historical science is totally neutral. Of course all of the details must be described with the utmost precision; nevertheless, the bond of understanding and intimacy that the cataloguer, a human being reaching out to other human beings (those who left a trace of their hands and ideas in the manuscripts) is a personal encounter, of the sort from which readers of a catalogue can derive maximum profit.


Ce volume offre le premier examen systématique de manuscrits de Kabbale selon les principes novateurs qui sous-tendent l’ensemble de la collection. Il met en évidence la richesse de ces manuscrits, leur très grande complexité et l’apport de la méthode adoptée dans cette collection pour l’étude scientifique de la tradition mystique juive.

Les manuscrits décrits dans ce volume furent produits en des lieux très divers (Italie, France, Espagne, Maroc, Tunisie, Jérusalem, Ashkenaz) et sur une période qui s’étend de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe. Dans cet ensemble composite, ceux qui furent copiés en Italie du Nord, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, par des mains séfarades ou italiennes, prédominent. Les textes sont le plus souvent rédigés en hébreu ou en araméen, mais aussi, parfois, en judéo-arabe.

Comme dans la plupart des manuscrits de Kabbale, ces textes sont fort nombreux (167 au total dans les manuscrits ici décrits), souvent fragmentaires ou mal distingués dans la mise en page ; leur teneur est assez variée pour pouvoir être considérée comme représentative de la très grande diversité de la tradition kabbalistique, de ses rapports avec d’autres aspects du savoir (philosophie, exégèse, théologie), et de la place qu’elle occupe dans l’ensemble de la littérature juive médiévale. Parmi ces textes, certains furent largement diffusés, d’autres moins, la copie de la Bibliothèque nationale de France étant parfois l’unique exemplaire conservé ; d’autres enfin — une grande partie de ceux qui sont décrits dans ce volume — sont anonymes ou d’attribution incertaine : pour ces derniers, la description de la copie s’accompagne, dans la mesure du possible, d’un examen critique permettant d’envisager leur identification. Dans certains cas, cette identification est explicitement proposée. Dans tous les cas, l’analyse du contenu textuel est effectuée à la lumière des données conjointement offertes par l’examen codicologique et paléographique, par la comparaison avec d’autres témoins et par la bibliographie existante.

L’examen de ces manuscrits met en évidence certaines modalités pratiques et intellectuelles de l’étude de la Kabbale au Moyen âge et à la Renaissance par les juifs, et parfois même par des chrétiens. Il devrait contribuer au progrès des études relatives à la Kabbale en soulignant la nécessité de toujours prendre en compte la matérialité des manuscrits dans l’examen des textes, des idées, et de leur histoire.