"Mit einer siebenseitigen Gesamtbibliographie und einem wertvollen Namenindex, der Übersetzer, Werktitel und historische wie moderne Bearbeiter umfasst, ist der Band 10 ein wertvoller Sammelband für jeden an Übersetzungsfragen des Mittelalters Interessierten."
(E. Eggert, in: Romanische Forschungen, vol. 124, 2012, n°1, p. 114)
Summary
Fundamental to all translation work, the concept of
“displacement” allows one to take into account the
multiple successive states inhering in a single text, and to
interpret these variations. Translation is, in effect, a form of
transfer; more specifically, it involves a movement from one
context to another, be it national, social, political, historical,
linguistic or religious. The texts examined here illustrate, each
in their unique way, the relationship between contextual change and
audience. They are also the product of subtle interactions between
a variety of elements, the result of which is a
“reinvention” of their respective roles and uses over
time. For example, a text intending to entertain may also have
educational outcomes; a book of local miracles may attract pilgrims
and contribute to the economic life of a monastery; a text and its
translations may at some point be appropriated for polemical
purposes, while a library of translated texts founded on humanist
principals may also serve political ends. Furthermore, each
successive adaptation and its accompanying annotations impacts upon
the tonality of a text. While this diversity of meanings may
inspire some (such as the medieval poet Marie de France), it
moreover raises a number of important and difficult questions for
the modern translator. How, for example, does one translate the
“harmonics” underlying a series of mystical puns? The
“solution” usually involves a compromise that both
enhances and undermines the translated text.
This volume presents a selection of twenty-eight papers delivered
at the Seventh International Conference dedicated to The Theory and
Practice of Translation in the Middle Ages, which took place at the
University of Paris III – Nouvelle Sorbonne in July 2004.
The period covered by the texts and their translations extends from
antiquity to the present day. The literary and critical breadth of
these papers, as well as the rigorous interrogation of the modern
translation theory, illustrates the remarkable vitality and
diversity of current scholarship in this field.
Au cœur de toute activité de traduction, le concept de
déplacement permet de rendre compte des multiples
états successifs d’un même texte et d’en
interpréter les variations. Toute traduction est en effet
une translation, c’est-à-dire un changement
d’environnement, que ce dernier soit national, social,
politique, historique, linguistique ou ecclésial. Les textes
examinés ici
témoignent chacun à sa manière des
transformations qu’ils ont subies lorsque, changeant de
langue, de style ou d’époque, ils ont changé de
destinataires. La dynamique qui les traverse se nourrit de subtils
côtoiements : un désir légitime de
divertir peut fort bien s’accommoder d’une intention
didactique ; un recueil de miracles locaux peut attirer des
pèlerins, contribuant ainsi à la vie
économique d’un monastère ; un texte et
ses traductions peuvent devenir l’objet d’utilisations
polémiques ; se constituer en humaniste une
bibliothèque de traductions peut aussi servir un dessein
politique. Par ailleurs les transpositions successives et leurs
gloses, comme en musique, entraînent des changements de
tonalité. Ce ‘surplus’ de sens
qu’encourage Marie de France pourra cependant se heurter
à des résistances : comment par exemple
préserver d’une langue à l’autre toutes
les harmoniques que libère un enchaînement de jeux de
mots mystiques ? Ainsi l’inévitable compromis qui
s’imposera au traducteur sera souvent le choix d’un
enrichissement doublé d’une déperdition. Ce
volume présente une sélection des communications
entendues lors du septième colloque international
consacré à la théorie et la pratique de la
traduction des textes au Moyen Age qui s’est tenu à
l’Université de Paris III- Sorbonne Nouvelle en
juillet 2004. La période couverte par ces textes et leurs
traductions s’étend de l’Antiquité
jusqu’à nos jours. Ce sont au total vingt-huit
études qui sont ici proposées. La richesse des
domaines abordés, la haute technicité des analyses,
de même que la place faite aux questionnements de la
traductologie moderne illustrent la remarquable vitalité des
études actuelles relatives aux multiples aspects de la
traduction des textes médiévaux.