
La notion de volonté dans les écrits de saint Augustin entre 388 et 404
Evgenia Moiseeva
- Pages: 550 p.
- Size:160 x 245 mm
- Language(s):French
- Publication Year:2023
- € 60,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-85121-330-3
- Paperback
- Forthcoming (Jul/23)
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The book analyzes the origin and development of the notion of the will in Saint Augustine’s oeuvre. Organized chronologically, this study starts with an overview of the notion of the will in philosophical and Christian traditions anterior to Augustine as well as in Manichaeism (part 1). Part 2 shows that Augustine turns to the notion of the will in his early works in order to explain the origin of the evil. At this stage, inspired by Stoicism and the works of Cicero, Augustine equates human will to power, potestas, and believes that a good will is always capable to accomplish a good action on its own. Later, in the midst of anti-Manichaean polemics, Augustine recognizes the power that good and bad habits possess over human soul, but continues to assert will’s dominance over passions and habits (part 3). Subsequently, an extensive reading of the Scripture, especially of Paul’s Epistles, leads Augustine to assert that will’s capacity to act well or badly depends on the source where will takes its delight, rather than on its obedience to the mind (part 4). At the time he writes his Confessions, Augustine is convinced that after the original sin, human will lost its capacity to delight in the spiritual reality. By consequence, human will is unable to act well on its own. Only the divine grace can restore will’s capacity to delight in God freely and to act well.
Le livre est consacré à la genèse de la notion de volonté dans l’œuvre d’Augustin. Entreprise selon un axe chronologique, cette étude fait apparaître les étapes déterminantes à travers lesquelles la notion de volonté a pris forme dans la pensée d’Augustin. Elle commence par une analyse brève de la notion du vouloir dans les traditions philosophiques et chrétiennes antérieures à Augustin, ainsi que dans la pensée manichéenne. La deuxième partie met en lumière qu’Augustin commence à s’intéresser à la notion de la volonté autour de 388 afin de résoudre le problème de l’origine du mal. Au début, inspiré par le stoïcisme et les travaux de Cicéron, Augustin perçoit la volonté comme pouvoir, potestas, et considère que la volonté bonne est toujours capable d’agir de sa propre force. Par la suite, au milieu de la controverse anti-manichéenne, Augustin reconnait la puissance que les habitudes bonnes ou mauvaises ont sur l’âme humaine, mais, il reste persuadé que la volonté domine toute habitude ou passion (partie 3). Plus tard, la lecture de l’Écriture, en particulier des épîtres pauliniennes, amène Augustin à considérer que c’est la source dans laquelle la volonté trouve une délectation, delectatio, plutôt que sa soumission à la raison, qui détermine la capacité d’agir bien ou mal (partie 4). Au moment de la rédaction des Confessions il est persuadé que, suite à la chute d’Adam, la volonté humaine a perdu sa capacité à trouver la delectatio en Dieu. La volonté est donc incapable d’agir bien par sa propre force, et seule la grâce divine est capable de restaurer l’unité interne du vouloir et sa capacité à aimer Dieu librement et à agir selon le bien.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
Le concept de vouloir humain dans l’Antiquité
Introduction
Chapitre premier : Prédécesseurs d’Augustin sur la notion de volonté humaine
I. – La tradition antique sur le vouloir
A. Aristote
B. Le stoïcisme
C. Plotin et le néoplatonisme
D. La philosophie romaine
II. – La tradition chrétienne avant Augustin
A. Les épîtres de saint Paul et Augustin
B. Premières approches patristiques du concept de vouloir
III. – La volonté humaine selon les manichéens
DEUXIÈME PARTIE
L’existence du mal et la volonté bonne
Introduction
Chapitre II : La volonté comme auteur du mal dans le De libero arbitrio
I. – Les problèmes de la datation et de l’unité du De libero arbitrio
II. – Parler de la volonté et du mal
A. Le vouloir et les passions
B. La volonté bonne
C. La volonté comme mouvement
D. Dire et penser le mal
III. – Fondement ontologique de la mauvaise action
A. La loi temporelle et la loi éternelle
B. La hiérarchie des biens
C. La volonté qui mésuse des biens
IV. – La responsabilité humaine du mal commis
A. La corruption volontaire de l’âme comme vice
B. La providence divine et la liberté de la volonté humaine
C. L’imperfection de l’homme n’est pas un péché
V. – La force et la faiblesse du vouloir
A. Le paradoxe humain: vouloir sa mort
B. Le pouvoir et l’impuissance de la volonté
Chapitre III : Le fondement ontologique de la liberté et les différentes formes du désir. Le De diversis quaestionibus 83
I. – La liberté de l’homme
II. – Comment l’homme doit-il désirer pour le faire librement?
A. Deux possibilités de se rapporter au monde: frui et uti
B. Un juste désir pour un objet juste
C. La manière d’aimer justement: caritas ou dilectio
Chapitre IV : Le De Moribus et le De Genesi contra Manichaeos : entre le stoïcisme et la Bible
I. – Le De Genesi contra Manichaeos :
comprendre la création et la chute de l’homme
A. L’homme créé d’une âme et d’un corps
B. L’orgueil humain comme volonté d’être égal à Dieu
II. – Le De moribus ecclesiae et le De moribus Manichaeorum.
Désirer le bien d’une manière juste
A. Le désir universel du bonheur
B. Le véritable désir du bonheur, c’est la charité
Chapitre V : La mutabilité et le péché de l’âme : le De vera religione
I. – La mutabilité originaire de l’âme
A. L’âme entre l’être et le néant
- B. La vie charnelle de l’âme
- II. – La mutabilité pécheresse de l’âme et la voluntas
B. La volonté comme un bien pour les êtres raisonnables
C. Les conséquences du péché pour l’homme
D. L’esprit au service du corps : une triple convoitise
III. – Le retour de l’âme vers Dieu
A. L’autorité et la raison: les chemins vers le salut
B. Le rôle de la volonté dans le retour vers Dieu
TROISIÈME PARTIE
réfuter le manichéisme
Introduction
Chapitre VI : La voluntas comme unité de l’âme dans le De duabus animabus contra Manichaeos
I. – La datation et la structure du traité
II. – Deux âmes ou une seule?
A. La théorie manichéenne de l’âme humaine
B. Toute âme vient de Dieu
C. L’âme vicieuse
D. L’Écriture sainte contre la doctrine manichéenne
III. – L’âme humaine volontaire et muable
A. Le concept de mouvement et sa signification pour Augustin
B. Définir la volonté comme mouvement de l’âme
C. L’auto-évidence du vouloir
D. La volonté est à l’origine de tout acte humain, bon ou mauvais
E. Péché volontaire et pénitence volontaire
IV. – Une seule âme et une double volonté
Chapitre VII : Le Contra Fortunatum – vers une nouvelle philosophie de la volonté
I. – La discussion avec Fortunatus, son sujet et ses arguments
A. Des questions sans réponses
B. La volonté comme argument contre le concept manichéen de deux natures
II. – Le pécheur involontaire, doit-il se repentir ou non?
A. La pénitence et le pardon sont deux preuves de la nature
volontaire du péché
B. L’habitude mauvaise ne vient que de la volonté
III. – Deux lectures possibles de la Sainte Écriture?
A. Ce que la Sainte Écriture nous dit sur l’origine du mal
B. L’exemple du Christ et son rôle pour l’homme
C. La parabole des deux arbres et le repentir dans le Contra Felicem
D. La volonté comme une justification nécessaire de Dieu?
QUATRIÈME PARTIE
la volonté : force et faiblesse
Introduction
Chapitre VIII : La volonté humaine est une volonté bonne :
le De sermone Domini in monte
I. – Les perturbations de l’âme comme cause des souffrances et du mal
II. – Peut-on agir de son plein gré?
III. – La volonté bonne est la volonté humble
Chapitre IX : La lecture de Paul : vers une nouvelle
philosophie du vouloir
I. – L’homme face à la Loi et à la grâce
A. La volonté dans l’histoire du salut: de la chute d’Adam à la croix.
L’Expositio quarumdam propositionum ex epistola ad Romanos
B. L’Epistolae ad Romanos inchoata Expositio.
Le repentir pour le péché commis
C. L’humilité comme remède de l’orgueil :
l’Expositio epistulae ad Galate
II. – Faut-il mériter la grâce?
A. Les quatre âges de l’humanité
B. La volonté obtient-elle la grâce?
III. – Le livre I de l’Ad Simplicianum: la volonté sauvée par la grâce
A. Vouloir le bien et faire le mal: comprendre Rm 7, 17-25
B. L’endurcissement du vouloir
Chapitre X : Delectatio : un moteur de la volonté
I. – Le De musica, livre VI. « Ubi enim erit thesaurus tuus, ibi erit et cor tuum » (Mt 6, 21)
II. – La delectatio et ses rapports avec la volonté humaine.
Le De diversis quaestionibus 83
III. – Les Enarrationes in Psalmos 1-32. Se délecter de la miséricorde divine
IV. – Ad Simplicianum I. « Condelector legi Dei » (Rm 7, 22)
Chapitre XI : Bona voluntas – mala voluntas : le livre VIII des Confessions
I. – Le récit de la conversion et ses composantes psychologiques
A. La structure du livre VIII
B. Les hésitations et les perturbations de l’âme comme obstacles à la stabilité
C. La joie et son rôle
II. – La volonté brisée de l’intérieur
A. La volonté libre et enchaînée
B. Peut-on vouloir pleinement, ex toto?
III. – Revenir à la Vérité
A. Une volonté et des volontés dans l’âme
B. L’humilité comme chemin vers Dieu
Conclusion
Indices
Abréviations et sigles
I. – Index bibliographique
II. – Index scripturaire
III. – Index augustinien
IV. – Index des auteurs anciens
V. – Index des textes manichéens
Table des matières