La Voix de son maître

Le héraut d’armes est un personnage incontournable du Moyen Âge occidental. Spécialiste des tournois, présent au côté du prince lors des grandes cérémonies, constamment sur les routes pour porter des lettres aux différents souverains, il est aussi l’un des meilleurs connaisseurs de la noblesse occidentale.

L’émergence de ces officiers dans la société de cour est fulgurante. Apparus à la fin du XIIe siècle au sein du groupe des jongleurs et des ménestrels, ils se mettent dès la fin du XIVe siècle au service des grands seigneurs, des villes et des princes pour devenir au dernier siècle du Moyen Âge une véritable institution, en France, en Angleterre ou en Bourgogne.

Les Pays-Bas bourguignons offrent sans aucun doute un des meilleurs exemples de l’épanouissement de l’office d’armes au sein d’une cour médiévale. Véritables porte-voix du duc, chargés de prononcer les déclarations de guerre et de publier la paix, les hérauts sont omniprésents dans la conduite de la guerre ou dans la diplomatie de Philippe le Bon et de Charles le Téméraire. Baptisés du nom de provinces bourguignonnes, vêtus de leur cotte d’armes, ils représentent l’État bourguignon autant que le duc lui même, jusqu’à en devenir son avatar.

Introduction
1.  L’émergence d’un personnage dans l’historiographie
2.  Les hérauts d’armes du XIIe au XIVe siècle : idiots, sales et cupides
3.  Les sources

Première partie : l’émergence d’un office de cour

1.  Les officiers d’armes au sein de la cour de Bourgogne
-             L’émergence des hérauts sous Philippe le Hardi et Jean sans Peur
-             L’âge d’or des hérauts bourguignons au milieu du XVe siècle
-             Les difficultés de l’office sous les souverains Habsbourg

2.  L’organisation de l’office

-             Poursuivants, hérauts et roi d’armes
-             Les officiers d’armes de l’hôtel
-             Les officiers d’armes des grands seigneurs bourguignons
-             Les hérauts des villes

3.  L’ordonnance de 1497 ou l’échec de l’institutionnalisation de l’office

-             Le modèle anglais
-             Les tentatives de réforme de Thomas Isaac

Deuxième partie : les fonctions des officiers d’armes

1.  La messagerie

-             Les hérauts au service de l’information et communication princière
-             Des messagers exceptionnels ?

2.  La diplomatie

-             Un maillon indispensable du processus diplomatique
-             L’ordre de la Toison d’Or
-             La question de l’immunité

3.  La guerre

-             « Les seulz herauldtz doibvent pourter deffiance »
-             Le héraut, une estafette
-             Les dangers de l’office

4.  Les cérémonies princières

-             Les entrées ducales
-             Les cérémonies princières
-             Hérauts et tournois

Troisième partie : Le héraut, miroir du prince et de la noblesse ?

1.  Un avatar du prince

-             Un officier au plus près du prince
-             La voix de son maître : la parole du héraut

2.  Une cartographie imaginaire des États bourguignons

-             Les noms d’office
-             Les visitations

3.  Quel rôle joue l’office d’armes dans la société médiévale ?

-             Le conservateur des us et coutumes de la noblesse
-             Une mémoire vivante
-             L’honneur, valeur centrale de l’office

Quatrième partie : Des vies de hérauts

1.  L’ascension sociale des officiers d’armes

-             Le statut social des hérauts d’armes
-             Les revenus liés à l’office
-             Quelques exemples de carrière emblématiques

2.  Le cas particulier de Toison d’Or

-             La place de Toison d’Or à la cour de Bourgogne
-             Lefebvre de Saint-Rémy, le chroniqueur
-             Thomas Isaac, le réformateur

3.  La culture des hérauts

-             Les compendia des hérauts bourguignons
-             Chroniques, récits de voyage et généalogies
-             L’héraldique et les hérauts

4.  La perception du héraut dans la société médiévale

-             Un office mineur
-             Des ambitions élevées
-             Le héraut dans la littérature : un parangon de chevalerie