Book Series Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, Sciences Religieuses, vol. 147

Les cartésiens face à Newton

Philosophie, science et religion dans la première moitié du XVIIIe siècle

C. Borghero

  • Pages: 157 p.
  • Size:156 x 234 mm
  • Illustrations:4 b/w
  • Language(s):French
  • Publication Year:2012

  • € 60,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54177-8
  • Paperback
  • Available
  • € 60,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-56140-0
  • E-book
  • Available


Summary

Si l’on s’en tient au discours traditionnel, qui dépend en grande partie de Voltaire, l’histoire est linéaire : au début du XVIIIe siècle, physique newtonienne et philosophie lockienne ont détrôné Descartes. Mais l’histoire est plus compliquée. Pendant longtemps, en dehors de l’Angleterre, cartésiens et newtoniens se sont affrontés avec des visions opposées dans ce qu’un contemporain a appelé« un combat philosophique en champ clos ». Le fait est que cartésiens et newtoniens regardaient, en même temps, les mêmes phénomènes, mais ils voyaient des choses différentes. Les tentatives de fondre les deux perspectives, au nom d’une matrice métaphysique supposé commune, n’ont certes pas manqué mais il s’agissait de deux regards trop différents pour pouvoir être compatibles. Cela apparaît clairement lorsqu’on constate les effets que ces deux visions simultanées et opposées produisaient sur le terrain des doctrines philosophiques et religieuses. Là aussi, les vues étaient aux antipodes et engendrèrent un débat enflammé, qui vit Leibniz au centre d’un réseau d’argumentations mais aussi d’insinuations et les jésuites du Journal de Trévoux spectateurs attentifs mais tout autres que neutres. Le présent ouvrage, qui rassemble et développe quatre conférences tenues à l’EPHE, se propose de reconstruire cette histoire dans sa complexité. Il le fait avec une attention particulière à la scène parisienne, dans laquelle l’éminent savant cartésien Joseph Privat de Molières doit subir les attaques du jeune newtonien Pierre Sigorgne, mais aussi en privilégiant le regard d’un malebranchiste destiné à une brillante carrière à Turin et à Rome, Hyacinthe‑Sigismond Gerdil, qui, dans sa réfutation de Locke et dans la résistance qu’il oppose à Newton, exprime un point de vue partagé par de nombreux philosophes et savants français de son époque.

Carlo Borghero est professeur d’histoire de la philosophie à l’Université de Rome “La Sapienza”. Ses recherches portent sur la tradition libertine et le scepticisme, les discussions sur la connaissance historique et la certitude morale aux XVIIe et XVIIIe siècles, la philosophie de Descartes et le cartésianisme, la pensée politique des Lumières et les anti-Lumières, ainsi que l’histoire de l’historiographie philosophique.