Book Series Haut Moyen Âge, vol. 9

Raban Maur et son temps

P. Depreux, S. Lebecq, Michel Jean-Louis Perrin, O. Szerwiniack (eds)

  • Pages: 448 p.
  • Size:156 x 234 mm
  • Language(s):French, German, English
  • Publication Year:2011

  • € 72,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-53379-7
  • Paperback
  • Available
  • € 72,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-53778-8
  • E-book
  • Available


Review(s)

"La publication des actes du colloque (...) offre aux lecteurs francophones (même s’il y a naturellement aussi dans cet ouvrage quelques articles en anglais, en allemand ou en italien) une somme parfaitement à jour d’un point de vue historiographique (...) (Emmanuel Bain, dans: La Cliothèque, avril 2011)

Summary

Le colloque organisé à Lille et Amiens en 2006, à l’occasion du 1150e anniversaire de la mort de Raban Maur, complète une série de manifestations consacrées à trois personnalités majeures du haut Moyen Âge : de Bède le Vénérable (colloque de Lille et Amiens, 2002) à Alcuin (colloque de Tours, 2004) et à Raban qui devait à ce dernier son surnom de Maur, la filiation intellectuelle est manifeste. Celui que, depuis les temps modernes, on orne du titre de praeceptor Germaniae fut l’un des plus éminents personnages de la société carolingienne, par sa culture et par son rang : ce membre de l’aristocratie de la vallée du Main et du Rhin moyen enseigna à l’abbaye de Fulda, l’un des principaux foyers d’étude et des plus importants établissements monastiques du monde franc, dont il fut ensuite l’abbé (822-842) avant d’être promu archevêque de Mayence (847-856) et, par conséquent, premier prélat du royaume de Louis le Germanique. C’est à la diversité des compétences de Raban, à la fois pasteur, gestionnaire et fin lettré, que sont consacrés les actes de ce colloque interdisciplinaire.
L’analyse des relations entre Raban et les évêques de son temps montre combien ce tenant du parti impérial était attaché à l’héritage de Charlemagne, bien que son horizon s’avère moins large que ne le suggère son appartenance à l’élite « d’Empire ». Par ses œuvres, Raban s’imposa comme un poète et un maître. Son intérêt ne se portait pas seulement vers la culture latine, mais aussi vers la culture et la langue vernaculaires ; de même, il avait des connaissances en médecine. Plusieurs contributions sont consacrées à son œuvre exégétique, à sa diffusion manuscrite et à la teneur de ses commentaires (certains sont intemporels, d’autres s’avèrent en prise directe avec la vie politique). Les analyses, menées par des historiens et des philologues, illustrent la diversité des approches possibles, complétées par une étude du Psautier glosé de Fulda. La vie de Raban était rythmée par la liturgie, dans une église à l’image du Temple de Salomon, devant servir à l’édification du temple intérieur – ce à quoi contribuait la présence de reliques. L’étude de la consécration des autels et des tituli composés à cet effet montre que Raban avait une conception très protocolaire de la répartition des apôtres, martyrs et bienheureux, qui traduit sa conscience aiguë de la communion des saints. L’abbé de Fulda fut un théoricien de la société carolingienne, comme le prouve l’analyse de son idéologie du don. Il était sensible aux aspects tout pragmatiques de la vie sociale et l’on peut déceler chez lui une humanité dont témoignent ses prises de position en matière de droit.