"La traduction est fluide et fidèle [...]." (Claude Lecouteux, dans Le Moyen Âge CXVI, 2010, p. 767)
"La traduzione dell'epica di Heliand in francese ad opera di Eric Vanneufville è indubbiamente un'opera degna di plauso, che rende il testo, altrimenti accessibile solo agli specialisti in filologia germanica, utilizzabile a fini didattici e di ricerca storica." (Barbara Bombi, in: Revue Mabillon, n.s., t. 22 (t. 83), 2011, p. 372-373)
« Éric Vanneufville est sans doute un historien accompli (…) » (LaRevue de l’histoire des religions, 3, 2016)
Summary
Ce poème germanique de près de 6000 vers a
été composé entre 822 et 840,
vraisemblablement vers 825, dans les premières années
du règne de Louis le Pieux, par un érudit
chrétien, sans doute compagnon du Frison Liudger.
Ce dernier était le continuateur de l’œuvre, en
pays frison et saxon, des évangélisateurs
anglo-saxons du VIIIème siècle, dont
Willehad, lequel avait succédé à Boniface,
tué en 754 à Dokkum alors qu’il poursuivait
l’évangélisation entreprise par Willibrord.
La langue utilisée, qualifiée de Vieux-Saxon par les
spécialistes, était donc tout à fait
familière à son auteur. Celui-ci, soucieux
d’assurer le succès de l’Evangile dans les
cœurs à la suite de la dure conquête par
Charlemagne de la Frise Occidentale et du pays saxon, usa
d’une langue connue des peuples riverains de la Mer du Nord
au début du IXème siècle. Surtout,
il apporta au texte de l’Evangile, basé sur des
manuscrits et travaux provenant de Fulda, abbaye fondée par
Boniface, des adaptations d’ordre sociologique propres
à susciter l’adhésion des peuples rudes et
fiers de ces contrées nordiques.
En ce sens, le Heliand n’est pas seulement une reprise de
l’Evangile : il est aussi le document particulier par
lequel les évangélisateurs des pays riverains de la
Mer du Nord font entrer le lecteur dans la société
des nouveaux convertis d’entre Weser, Ems et Lauwers,
fraîchement vaincus et soumis par les Francs.
La présente traduction, en prose, est accompagnée du
texte germanique tel qu’édité à Halle en
1878 par Eduard Sievers, et de commentaires et annotations. Elle
est précédée d’une introduction
historique et d’un lexique de termes empruntés au
Heliand et comparés à quatre langues germaniques
proches, avec traduction en français.