- Pages: 608 p.
- Size:156 x 234 mm
- Illustrations:70 b/w
- Language(s):French, Latin, Greek
- Publication Year:2010
- € 45,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-52601-0
- Hardback
- Available
Après la publication de toutes les préfaces d’Henri II Estienne (Henri II Estienne éditeur et écrivain, Brepols, 2003), il fallait faire enfin connaître le travail de son père Robert I Estienne, imprimeur royal à partir de 1539 « et libraire ès lettres Hebraïques et Latines ». Editeur de très nombreuses bibles, Robert I Estienne a fondé la science biblique et s’est opposé aux théologiens de la Sorbonne parce qu’il voulait donner le meilleur texte possible des Saintes Ecritures. Il a d’abord édité la Vulgate de saint Jérôme qu’il a cherché à rendre accessible à de nombreux lecteurs en la publiant dans un format « de poche » (in-8°). Il a publié la Bible en grec et en hébreu (en 1544-1546), les Psaumes de David en latin avec français en regard (en 1552) et il a mis le point final à sa Bible française le 15 août 1559, peu avant sa mort. Non seulement il accompagne ses Bibles de deux index qui cherchent à articuler au plus près l’Ancien et le Nouveau testaments, mais c’est lui qui a proposé la numérotation en versets qui facilite la lecture et l’utilisation de la Bible.
On a choisi d’éditer en même temps les préfaces de son frère cadet Charles, parce que les travaux des deux frères se croisent souvent et se complètent. Responsables à eux deux d’environ quatre cents éditions (y compris des rééditions), ils assortissent leurs mises en lumière de préfaces ou liminaires souvent très riches d’informations et très intéressants. C’est en pédagogues qu’ils conçoivent leur travail éditorial : en témoignent les grammaires et dictionnaires qu’ils « mettent en lumière » pour aider les élèves à apprendre et seconder les lecteurs royaux dans leur entreprise. Robert I Estienne compte ainsi parmi les premiers lexicographes puisque, se fondant sur de nombreux textes de la latinité classique, en particulier Plaute et Térence, il édite le Thesaurus Latinae Linguae qu’il ne cessera d’améliorer. Charles, lui, est médecin et, curieux de tout, il représente l’esprit encyclopédique : il a édité des traités de botanique (écrits par Lazare de Baïf, père du célèbre poète Jean-Antoine de Baïf), d’agronomie, d’agriculture, mais aussi des anatomies (avec planches illustrées).
Refusant de cloisonner les domaines de la connaissance, les deux frères partagent la même volonté de diffuser le savoir, de donner les outils critiques qui permettent de le maîtriser (grammaire, dictionnaires) afin d’éclairer les esprits. Les préfaces dont ces deux frères accompagnent leurs travaux d’humanistes permettent de traverser la Renaissance et de faire le tour de nombreuses disciplines. Elles donnent aussi à lire non seulement l’histoire des combats religieux, mais une réflexion sur les Ecritures qui sait unir la liberté critique à la piété. Ces préfaces font enfin découvrir la générosité de personnalités soucieuses de diffuser des connaissances.