L'Église et les femmes dans l'Occident chrétien des origines à la fin du Moyen Age
P. L'Hermite-Leclercq
- Pages: 440 p.
- Size:130 x 190 mm
- Language(s):French
- Publication Year:1997
- € 9,48 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-50560-2
- Paperback
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- ISBN: 978-2-503-56365-7
- E-book
- Available
Paulette L'Hermite-Leclercq est professeur d'histoire du Moyen Âge à la Sorbonne.
« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi au Christ Jésus (...). Il n'ya ni homme ni femme » proclame le Nouveau Testament par la bouche de Saint Paul ( lettre aux Galates 3, 26-28 ). L'Église chrétienne a donc supprimé une fois pour toutes la discrimination enter les sexes et la subordination de l'un à l'autre? C'est au nom de cette épître que, dans les années 150 ap. J.-C., des femmes se faisaient ordonner évêques. Mais hélas! Le fondateur de leur secte, Motan et ses séides avaient été proclamés hérétiques. Les quinze siècles qui vont de la naissance du christianisme à la fin du Moyen Âge montrent en effet que les choses ne sont pas si simples. Jésus lui-même, qui s'entourait volontiers de femmes, n'avait-il pas été accusé de leur accorder une confiance suspecte.
On le sait mieux aujourd'hui, aucune des sociétés qui avavaient peuplé l' Europe n'a été matriarciale. Il allait de soi que la femme était inférieure à l'homme et devait lui être soumise. La nature et la coutume sociale le voulaient. Dieu aussi. À cause d'Ève, expliquait l'Écriture, l'homme avait à la fois perdu l'immortalité et le Paradis: la pénitence, la soumission de ses descendantes devaient être à la mesure de la faute accablante. L'Institution ecclésiastique, masculine, siècle après siècle le rapellait. Restait pourtant l'Espérance, vertu théologale. Contrairement à une légende opiniâtre, l'Église n'a jamais douté que les femmes eussent une âme et la possibilité de se sauver, même dans le mariage. La proportion des saintes est très faible par rapport à celle des saints, mais la sainteté n'est pas réservée aux hommes.
L'Église étant à la source de l'élaboration idéologique des sociétés occidentales, les textes retenus pour jalonner cette longue histoire ont presque tous été écrits par des clecs et par des hommes car les femmes écrivent très peu. Ils ont été choisis pour rendre compte le plus fidèlement possible du poids du discriminant sexuel dans ces systèmes de représentations.