Book Series
Corpus Christianorum Continuatio Mediaevalis, vol. 176
- Pages: 287 p.
- Size:155 x 245 mm
- Language(s):Latin, French
- Publication Year:2001
- € 220,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-04761-4
- Hardback
- Available
Review(s)
« Cette édition, effectuée avec soin et précision et éclairée par une connaissance remarquable de l’ensemble de l’œuvre de Hugues de Saint-Victor, permet de découvrir un texte passionnant, révélateur à la fois de l’originalité d’un esprit et de la vitalité de la pensée théologique et philosophique du XIIe siècle. »
(J. Ducos, in : Revue des études latines, 81, 2003, p. 355)
« S’appuyant sur la totalité accessible de la tradition manuscrite, la méthode d’édition est d’une grande fécondité, faisant apparaître les recensions successives de Hugues qui remanie ses propres ouvrages. Un austère mais beau travail de codicologie et d’édition.»
(Jean Longère, in : Revue Mabillon, 16, 2005, p. 284)
Summary
Au cours de l'année 1126, dans
l'après-midi, se tinrent au cloître de Saint-Victor de Paris, sous
la direction de Hugues, des entretiens, survivance de l'antique
collatio monastique. Elle reçoit une forme nouvelle qui lui vient
d'une pratique qui caractérise l'école de Saint-Victor, celle
du recours à un diagramme: à mesure que progressent les entretiens, un
dessin est exécuté par le maître devant ses disciples qui sont invités
à le transporter mentalement en une structure à trois dimensions, celle
de l'arche de Noé selon les descriptions de la Genèse. Selon une
typologie des architectures divines (Temple de Salomon, Temple
d'Ezéchiel, Jérusalem nouvelle) qui caractérise elle aussi
l'école victorine, le bâtiment de Noé est support d'une
quadruple exégèse (historique, allégorique, tropologique et
anagogique): le nef est ainsi chargée des thèmes centraux de chacun des
domaines de la pensée hugonienne. La réalisation du diagramme et son
commentaire sont une mystagogie, où le disciple est conduit à
l'intérieur de la structure et monte vers parties hautes de
l'ouvrage. C'est un voyage en soi-même (l'arche est
l'âme), dans l'univers (l'arche est le cosmos) et dans
l'histoire du salut (l'arche est l'Eglise), qui est
corrélatif d'une édification de soi-même et de la construction de
sa vie. Vers 1126-1127, Hugues fait de ces propos un traité en forme,
fortement charpenté, central dans l'oeuvre du maître de
Saint-Victor, qui touche en cette période à la maturité de son génie
comme au sommet de son influence. Le rôle que le diagramme avait joué
pour les auditeurs devait être conservé pour les lecteurs. Il était
malcommode de le joindre à un codex (plusieurs mètres carrés étaient
nécessaires): le Victorin choisit de rédiger les directives pratiques,
très concrètes qui, appliquées, doivent permettre à un exécutant de
constituer le diagramme-maquette (ce sera le Libellus de formatione
arche) par lequel la lecture du De archa redonnera la parole du
maître.