- Pages: 605 p.
- Size:155 x 245 mm
- Language(s):Latin
- Publication Year:1986
- € 200,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-03641-0
- Hardback
- Available
La présente editio princeps de ces quelque cents sermons, conservés uniquement dans le ms. 94 de l'abbaye de Rein et qui n'a sans doute jamais quitté le lieu où il fut écrit, ajoute un élément nouveau et de grande valeur à notre connaissance de la spiritualité cistercienne au XIIe siècle.
Be sure to also check out the French translation of the sermons by P.-Y. Emery (CCT 25)!
Les grands maîtres de la spiritualité cistercienne au XIIe siècle ont vécu surtout en France et en Angleterre: Bernard de Clairvaux, Aelred de Rievaulx, Guillaume de Saint-Thierry, Gilbert de Hoyland, et tant d'autres. Clairvaux et, à son tour, Morimond, fondé sur la frontière du Saint-Empire romain, n'ont pas manqué de propager cette spiritualité par leurs nombreuses fondations en terre germanique, et ce depuis le premier quart du XIIe siècle. Il n'en est que plus remarquable que les textes spirituels, provenant du Centre ou de l'Est de l'Europe, sont si clairsemés. L'oeuvre de Herman de Rein vient combler partiellement cette étonnante lacune dans l'histoire littéraire de la spiritualité cistercienne entre l'époque de S. Bernard et le début du XIIIe siècle, lorsque Conrad d'Eberbach et Césaire de Heisterbach témoignent d'une spiritualité authentiquement cistercienne dans les monastères allemands.
Herman, moine-prêtre de l'abbaye de Rein, de la filiation de Morimond, peut être considéré comme le principal auteur spirituel médiéval de l'ordre cistercien dans l'Autriche actuelle. Il composa, entre 1160 et 1180, à l'usage de ses frères, des sermons pour les principals fêtes de l'année liturgique. Dans son oeuvre, il apparaît comme un cistercien authentique, tout en étant assez différent de ses confrères français et anglais de l'époque. Dans ses sermons, qui sont avant tout des sermons liturgiques, l'auteur ne manque pas de souligner les devoirs et la beauté de l'idéal monastique, sans en ignorer pour autant les limites. Mais ce serait en vain qu'on y chercherait les échos de quelque experience spirituelle personnelle, si chère à un Bernard, à un Aelred. Devra-t-on en conclure que, dans la filiation de Morimond, la spiritualité cistercienne, tout en restant fidèle à ses traditions, a su s'exprimer dans un langage différent?
De plus, Herman composa sès sermons d'une façon tout à fait personnelle, malgré les larges emprunts faits à des auteurs anciens ou contemporains. Herman a su utiliser une solide connaissance patristique et théologique ainsi que des lectures très étendues pour exposer clairement sa vision de la vie cistercienne. Ainsi, ses sermons gardent-ils une forte cohésion de pensée, d'intention et d'expression.