- Pages: 316 p.
- Size:155 x 245 mm
- Language(s):Latin, French
- Publication Year:2024
- € 230,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-61464-9
- Hardback
- Available
Cette nouvelle edition fait ressortir la profonde originalité de Jérôme et sa position unique dans l’histoire de l’exégèse patristique
Monseigneur Roger Gryson, professeur émérite à l'Université catholique de Louvain, ancien directeur du Vetus Latina Institut de Beuron, est connu notamment par ses travaux sur l'histoire des institutions ecclésiastiques dans l'antiquité, l'arianisme latin et la critique textuelle de la Bible latine. Il a édité entre autres les anciennes versions latines du livre d'Isaïe et de l'Apocalypse johannique, ainsi que le commentaire de Jérôme sur Isaïe et la plupart des commentaires latins de l'Apocalypse antérieurs à l'époque carolingienne.
Le commentaire sur Zacharie est le seul, parmi ceux des Douze prophètes, pour lequel la principale source d’inspiration de Jérôme est conservée. Pour les autres, ce sont les commentaires d’Origène, aujourd’hui perdus. Comme ils ne couvraient pas l’ensemble des Douze, Jérôme, de passage à Alexandrie en 386, demanda à Didyme de commenter pour lui Osée et Zacharie.
Un exemplaire du commentaire de Zacharie figurait parmi les papyrus découverts à Toura en 1941. Son éditeur a présenté le commentaire de Jérôme comme une « copie conforme » de celui de Didyme. En réalité, la confrontation fait plutôt ressortir la profonde originalité de Jérôme et sa position unique dans l’histoire de l’exégèse patristique. Contrairement à son devancier, il se soucie d’abord d’établir exactement la lettre du texte et d’en préciser le sens, en le situant dans son contexte et en recourant, si nécessaire, aux exégètes hébreux. Alors que l’Alexandrin se complaît dans des allégories dont le rapport au texte est souvent lointain et cultive une exégèse en quelque sorte hors sol, Jérôme prend soin de poser solidement le fondement de l’histoire avant d’exposer le sens spirituel qui s’en dégage. Il n’hésite pas à critiquer Didyme et se montre réservé à l’égard de l’allégorie, qu’il juge superflue là où le sens de la prophétie est manifeste. Il constate que ceux qui donnent à croire ainsi qu’ils en savent plus que les autres en affaiblissent souvent la portée en compliquant inutilement les choses.
Quant à la tradition manuscrite, complexe et mouvante, elle est ici plus souvent en faute que dans les six commentaires précédemment édités. Cela tient sans doute pour une part à l’état précaire des exemplaires de l’antiquité tardive que les copistes carolingiens ont reproduit, et pour une part au fait que Jérôme a dû travailler vite pour remettre son ouvrage au messager chargé de le faire parvenir à son dédicataire.