Solus homo nudus, solum animal sapiens. Théories humanistes du nu (XVe-XVIe siècles)
Émilie Séris
- Pages: 499 p.
- Size:156 x 234 mm
- Illustrations:33 col.
- Language(s):French
- Publication Year:2022
- € 100,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-59636-5
- Paperback
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- ISBN: 978-2-503-59637-2
- E-book
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Comment les humanistes ont inventé le nu dans l’art.
Emilie Séris est Maître de Conférences Habilitée à Diriger des Recherches en Latin à Sorbonne Université Lettres, où elle enseigne depuis 2000. Elle a publié une monographie sur le poète humaniste Ange Politien (Droz, 2002), une édition bilingue du même auteur (Les Belles Lettres, 2006), de nombreux articles et elle a co-dirigé une anthologie de Poétiques néolatines (Droz, 2018). Elle s’intéresse en particulier aux rapports entre la littérature et les arts.
L’ouvrage est une synthèse des théories du nu dans les traités d’art de la Renaissance en langue latine et italienne. Il soutient aussi une thèse : les humanistes, qui furent les premiers à employer le mot nudus comme un adjectif substantivé au singulier, ont inventé le nu en art à partir de trois sciences anciennes (les mathématiques, la médecine et la philosophie morale) et, plus précisément, en renouvelant trois doctrines qui constituent à la Renaissance les parties de l’art du nu, la symétrie, l’anatomie et la physiognomonie. Se plaçant sous le triple patronage de Vitruve, de Galien et d’Aristote, les théoriciens de l’art humanistes concevaient à la fois le nu comme un corps géométrisé, comme une « belle machine » et comme un miroir de l’âme. Ainsi existe-t-il au moins trois critères à l’aune desquels, à la Renaissance, les spécialistes de l’art reconnaissent et jugent un nu : le premier est le rapport de proportion qui règle ses parties entre elles et chacune d’elle avec la totalité du corps ; le second est la conformité de l’organisation anatomique et le troisième l’efficacité affective de l’image. Les artistes et théoriciens de l’art de la Renaissance fournissent eux-mêmes une définition du nu assez solide pour combler le vide laissé par la critique de celle de Kenneth Clark (The Nude, Washington, 1956).