Labeur, production et économie monastique dans l’Occident médiéval
De la Règle de saint Benoît aux Cisterciens
Michel Lauwers (ed)
- Pages: 600 p.
- Size:170 x 240 mm
- Illustrations:8 b/w, 20 col., 44 tables b/w., 7 maps b/w
- Language(s):French
- Publication Year:2021
- € 70,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-59270-1
- Paperback
- Available
- € 70,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-59271-8
- E-book
- Available
Une enquête sur le “travail” dans l’Occident médiéval, à travers le cas des monastères
« Ce riche ouvrage collectif, dont on déplorera seulement la structure discutable, permet d’étudier dans sa spécificité médiévale une forme d’activité humaine qu’il est difficile de percevoir autrement qu’au travers des catégories contemporaines — dont la pertinence pour notre propre époque a elle-même été discutée — et l’intérêt des conclusions une fois le problème posé dans un cadre nouveau rend plus que jamais nécessaire la parution dans les prochaines années d’un ouvrage synthétique de Michel Lauwers consacré au dominium ecclésial. » (Alexis Fontbonne, dans Revue d'Histoire ecclésiastique, vol. 117/3-4, 2022, p. 809)
“Ben stampato, ricco di utili illustrazioni che sorreggono lo sviluppo della riflessione degli autori, parchissimo di mende tipografiche, il libro uscito nella Collection d’études Médiévales de Nice di Brepols fornisce materiale di riflessione allo storico medievalista tanto quanto al filologo romanzo o allo specialista di teologia e di storia economica e si candida a divenire strumento indispensabile per ogni futura indagine sul tema del concetto di lavoro nel medioevo.” (Gerardo Larghi, in Medioevo Europeo, 6/2, 2022, p. 351)
Le volume est dirigé par Michel Lauwers, Professeur d’Histoire du Moyen Âge, Université Côte d’Azur, directeur adjoint de l’UMR 7264, CEPAM, CNRS
Tous les groupes humains produisent afin d’assurer leur subsistance, mais il n’y a pas de « travail » ni a fortiori de « travailleurs » dans nombre de sociétés, au sens du moins que ces notions ont pris en Europe à l’époque de l’industrie et de l’économie politique. Reste que beaucoup d’historiens considèrent le monachisme du Moyen Âge comme une sorte de laboratoire des formes du « travail » en Occident, du reste à l’origine du processus de « croissance » qui caractérisa cette partie du monde.
Les quatorze auteurs de ce volume ont entrepris de reprendre sur nouveaux frais la question des représentations et des pratiques du labeur, en examinant tout à la fois les modèles, les règlements et les rapports sociaux à l’œuvre au sein des monastères occidentaux, depuis les premiers écrits latins et les premières traces archéologiques jusqu’au développement des établissements cisterciens aux XIIe-XIIIe siècles. Plusieurs contributions s’efforcent de reconstituer les catégories médiévales de l’activité humaine tout en interrogeant les modalités concrètes d’exploitation des ressources. L’ouvrage accorde une large place aux débats historiographiques en s’attachant notamment à saisir la genèse, entre xixe et xxe siècle, de la figure du « moine civilisateur » et de l’idéal du « travail monastique », souvent bien éloignés des réalités du Moyen Âge.
Introduction
Michel Lauwers, « Travail » , monastères et rapports de production
I. Les mots et le sens des activités humaines
Nicolas Perreaux, Œuvrer, servir, souffrir. Recherches sur la sémantique des activités laborieuses dans l’Europe médiévale.
Isabelle Rosé, Opus, opera, labor. Les mots et le sens des « occupations manuelles » dans la Règle de saint Benoît et dans ses commentaires carolingiens.
Emmanuel Bain, Paul: un modèle pour le travail des moines ? (IVe-IXe siècle)
Ludolf Kuchenbuch, Opus, labor, ars, merces, servitium, ou un quintette sur le banc d’essai. À propos de la sémantique du « travail » dans la Schedula diversarum artium (vers 1122-1123).
Stéphanie Le Briz-Orgeur, Étymologie et les usages de mots désignant le « travail » en langue d’oïl (xie-xvie siècles).
II. Organisation du labeur et exploitation des ressources
Michel Lauwers, Le monachisme comme entreprise agricole ? Subsistance et rapports de production dans les monastères de l’Occident médiéval.
Carlo Citter, Établissements monastiques, environnement et exploitation des ressources dans le haut Moyen Âge : analyses spatiales et postdictives.
Nicolas Schroeder, Servitium et opus. Le « travail » des dépendant.e.s de l’abbaye de Wissembourg (c. 860-870) entre sociologie et anthropologie historiques.
Lorenzo Tabarrini, Monastère, tenanciers et « travail forcé » dans les campagnes de Florence au Moyen Âge central (ca. 1000-1250): le cas de la Badia a Settimo.
III. Une révolution cistercienne ?
Cécile Caby, Les Cisterciens aux champs : une controverse monastique du xiie siècle.
Didier Panfili, Les convers cisterciens : frères ou serfs ? Du discours à la pratique sociale (vers 1130-vers 1230).
Alessia Trivellone, Le labor manuum dans les miniatures de Cîteaux à l’épreuve de l’exégèse.
Stéphanie Le Briz-Orgeur, Représentations d'activités de production dans l’œuvre vernaculaire de quelques poètes cisterciens des xiie-xive siècles.
Épilogue
Alain Rauwel, Ordonner le monde : le mythe du moine civilisateur entre histoire et apologétique.
Patrick Henriet, Le monachisme n’est pas un humanisme. Un devoir inédit du jeune Adalbert de Vogüé sur le travail des moines (mai 1949).