Book Series Fils d’Abraham

Les Maronites

Chrétiens du Liban

Ray J. Mouawad

  • Pages: 268 p.
  • Size:130 x 190 mm
  • Illustrations:9 b/w, 21 col.
  • Language(s):French
  • Publication Year:2009


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  • € 21,53 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-53041-3
  • Paperback
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Review(s)

"Malgré la complexité de l'histoire du Proche-Orient, cet ouvrage réussit à offrir une excellente présentation de l'Église maronite, essentielle et claire, où l'on trouvera une mine de renseignements."

(D. Attinger, Proche-Orient Chrétien 60/1-2, 2010, p. 230)

Summary

C’est en 1919, année où le patriarche Elias Hoayek a réclamé à la Conférence de la Paix de Versailles la proclamation de l’État du Grand Liban, que le destin des Maronites a pris une tournure exceptionnelle. Pour la première fois depuis des siècles, des Chrétiens d’Orient accédaient au pouvoir à part égale avec les Musulmans qui en avaient eu jusque-là l’exclusivité, et de l’Iran à l’Égypte, les regards se  tournaient vers leur pays, le Liban, symbole d’un Moyen-Orient pluri-religieux et pluri-culturel. L’histoire des Maronites avait commencé au 7e siècle en Syrie lorsque les moines du monastère de Saint-Maron affirmèrent leur singularité en élisant leur premier patriarche au siège d’Antioche. Au 10e siècle, ils adoptèrent définitivement les montagnes du Liban et ses vallées pour y établir leur patriarcat et y vivre pleinement leur identité et leur vocation monastique. L’existence des Maronites fut désormais liée aux développements historiques et économiques qu’a traversés le Mont-Liban à l’époque des Croisades, des Mamelouks et des Ottomans jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Au fil des siècles, ils ont dû leur survie à plusieurs facteurs, dont le plus spectaculaire est le maillage de leur territoire de monastères et d’ermitages. De nos jours encore, avec le clergé séculier, le moine et la religieuse maronites encadrent solidement les fidèles au Liban, en Orient et dans le monde. Parallèlement, la communauté maronite a pu constituer une société civile distincte de sa hiérarchie religieuse, dans un Orient où souvent les deux se confondent. Le patriarche y demeure cependant le véritable pôle de la communauté. Comme chez ses voisins druzes, cette autonomie précoce d’une société civile a été l’un des facteurs déterminants de la participation de la communauté maronite à l’Histoire. S’impliquant toujours dans l’événement, parfois au prix du martyre, ses options fondamentales sont observées attentivement aussi bien au Proche-Orient que sur le plan international. L’Église Maronite a su également établir des liens privilégiés avec l’Église catholique romaine dès l’époque des croisades, liens culturels qui ont mis deux mondes en contact à travers elle, celui de l’Orient syriaque et arabe auquel elle appartient et celui de l’Occident latin, plus tard francophone, vers lequel elle s’est constamment tournée. En témoignent les œuvres de ses orientalistes publiées dès le 16e siècle à Rome, et les nombreuses écoles et universités maronites du Liban. De nos jours, nombre de Maronites largement dispersés dans la diaspora vivent au rythme d’autres cultures, que ce soit  en Amérique du Sud ou dans les pays anglo-saxons. Ils restent néanmoins fidèles à leur langue liturgique des premiers siècles, l’araméen syriaque, qui fut la langue du Christ. Sur un autre plan, l’un des principaux défis auxquels doit faire face la communauté est l’émigration et la dispersion de ses fidèles, ainsi que le relâchement de son rapport exclusif à la terre du Liban.

Ray Jabre Mouawad est professeur à la Lebanese American University de  Beyrouth et chercheur au Centre d’Études des Civilisations Antiques et Médiévales, Louis Pouzet (Université Saint-Joseph). Ses recherches sur la littérature syriaque et arabe chrétienne et sa vie au Liban contribuent à sa  connaissance approfondie de la communauté maronite.