La vie matérielle au Moyen Age. L'apport des sources littéraires
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Book Series
Textes, Etudes, Congres, vol. 23
Le vassal, le fief et l’écrit
Pratiques d’écriture et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (XIe-XVe s.). Actes de la journée d’étude organisée à Louvain-la-Neuve le 15 avril 2005
J.-F. Nieus (ed)
- Pages: 218 p.
- Size:160 x 240 mm
- Illustrations:4 col.
- Language(s):French, English
- Publication Year:2008
- € 30,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-52892-2
- Paperback
- Available
Summary
La féodalité est un thème majeur de
l’histoire médiévale, et un sujet de
polémique récurrent parmi les historiens de la
société, des structures politiques et
institutionnelles ou encore de l’économie. La
rencontre organisée au Département d’histoire
de l’Université catholique de Louvain le 15 avril 2005
entendait offrir un regard nouveau sur la question, en donnant aux
spécialistes de la féodalité – celle du
Nord comme celle du Sud, peu habituées à se croiser
dans l’historiographie – l’occasion de
réfléchir sur la nature et les usages des sources
écrites propres à leur objet. Ce volume rassemble les
contributions présentées à cette occasion.
La production des juristes médiévaux est revisitée par Gérard Giordanengo (Paris), qui s’interroge sur son impact sur l’évolution des pratiques féodales. Les formes prises par la diplomatique féodale sont analysées par Hélène Débax (Toulouse-Le Mirail) et Jean-François Nieus (Namur) aux extrémités de l’espace capétien, faisant ressortir l’immense contraste qui oppose le Midi languedocien au nord de la France en ce domaine. Plus spectaculaire encore serait la singularité flamande, selon l’hypothèse développée par Dirk Heirbaut (Gand) : le bon fonctionnement d’une féodalité centralisée au profit des comtes aurait rendu tout recours à l’écriture superflu avant le XIVe siècle. Karl-Heinz Spiess (Greifswald) se concentre quant à lui sur les plus anciens relevés de fiefs et de vassaux dans l’Empire, pour souligner leur caractère mémoriel dans une société aristocratique en train de s’ouvrir à la culture écrite.
Les autres contributions sont axées sur les inventaires féodaux des derniers siècles du Moyen Âge, dont elles illustrent chacune à leur manière la richesse pour l’historien. Les registres d’actes de reconnaissance rendus aux comtes d’Armagnac, scrutés par Emmanuel Johans (Le Mans), témoignent d’une instrumentalisation habile des liens vassaliques dans un État princier en formation. Les imposantes campagnes de description de fiefs lancées sous le duc de Bourgogne Charles le Téméraire permettent, selon Antheun Janse (Leyde), d’esquisser une fresque globale des fortunes aristocratiques dans le dernier tiers du XVe siècle. Elles permettent aussi, comme le montre Jean-Marie Yante (Louvain-la-Neuve) à travers l’exemple de l’ancien comté d’Arlon, de mener des enquêtes de géographie historique d’une précision inédite.
Ces regards croisés sur les « documents féodaux », aussi riches et variés soient-ils, n’épuisent certes pas la problématique complexe et fascinante du recours à l’écrit dans le contexte féodal. Le présent volume constitue avant tout une invitation à poursuivre la réflexion.
La production des juristes médiévaux est revisitée par Gérard Giordanengo (Paris), qui s’interroge sur son impact sur l’évolution des pratiques féodales. Les formes prises par la diplomatique féodale sont analysées par Hélène Débax (Toulouse-Le Mirail) et Jean-François Nieus (Namur) aux extrémités de l’espace capétien, faisant ressortir l’immense contraste qui oppose le Midi languedocien au nord de la France en ce domaine. Plus spectaculaire encore serait la singularité flamande, selon l’hypothèse développée par Dirk Heirbaut (Gand) : le bon fonctionnement d’une féodalité centralisée au profit des comtes aurait rendu tout recours à l’écriture superflu avant le XIVe siècle. Karl-Heinz Spiess (Greifswald) se concentre quant à lui sur les plus anciens relevés de fiefs et de vassaux dans l’Empire, pour souligner leur caractère mémoriel dans une société aristocratique en train de s’ouvrir à la culture écrite.
Les autres contributions sont axées sur les inventaires féodaux des derniers siècles du Moyen Âge, dont elles illustrent chacune à leur manière la richesse pour l’historien. Les registres d’actes de reconnaissance rendus aux comtes d’Armagnac, scrutés par Emmanuel Johans (Le Mans), témoignent d’une instrumentalisation habile des liens vassaliques dans un État princier en formation. Les imposantes campagnes de description de fiefs lancées sous le duc de Bourgogne Charles le Téméraire permettent, selon Antheun Janse (Leyde), d’esquisser une fresque globale des fortunes aristocratiques dans le dernier tiers du XVe siècle. Elles permettent aussi, comme le montre Jean-Marie Yante (Louvain-la-Neuve) à travers l’exemple de l’ancien comté d’Arlon, de mener des enquêtes de géographie historique d’une précision inédite.
Ces regards croisés sur les « documents féodaux », aussi riches et variés soient-ils, n’épuisent certes pas la problématique complexe et fascinante du recours à l’écrit dans le contexte féodal. Le présent volume constitue avant tout une invitation à poursuivre la réflexion.