Le Premier Nome de Haute-Égypte du IIIe siècle avant J.-C. au VIIe siècle après J.-C. d'après les sources hiéroglyphiques des temples ptolémaïques et romains
Gihane Zaki
- Pages: 468 p.
- Size:220 x 280 mm
- Illustrations:13 b/w
- Language(s):French
- Publication Year:2009
- € 45,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-52724-6
- Paperback
- Available
"Au total un très bel ouvrage qui devrait séduite non seulement les égyptologues, mais aussi tout ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Égypte lagide et romaine." (G. Labarre, dans: Dialogues d'histoire ancienne, 35/2-2009, p. 203-214)
Le premier des territoires administratifs pharaoniques qui, à la suite des Grecs, reçut l’appellation de « nome » est née d’une géographie historique créée par les conditions mêmes de l’existence humaine dans le sud de l’Égypte. Lié, dès les origines, aux confins de l’Afrique orientale et à la limite naturelle de la Vallée que forme la dernière cataracte qui barre le cours du Nil, il était aussi le réceptacle du miracle vital de la crue annuelle. Ce phénomène naturel fut tenu par les anciens Égyptiens comme une preuve de la sollicitude divine envers leur nation et les lieux où il se manifestait acquirent une sacralité sans égale. Plus de trois millénaires durant, l’histoire de la région méridionale, conséquence de sa nature de porte stratégique de la Nubie et de l’Est africain, marqua le destin de l’Égypte elle-même. En ce domaine, les documents anciens abondent mais ne recèlent que peu de précisions sur les espaces géographiques formant alors le premier nome du Sud et sont presque muets sur les données théologiques qui fondent l’intense rayonnement religieux que connaissent les acteurs divins du miracle du flot salvateur sur toute l’étendue de la Vallée. Ce n’est que vers le IVe s. av. J.-C. que la consignation des archives sacrées sur les parois des temples qui se multiplient alors en Haute-Égypte permet d’accéder aux sources les plus précieuses. Appelées, à l’époque moderne, « processions géographiques », associées à des scènes d’offrandes spécifiques, elles règnent sur tous les soubassements des parois des sanctuaires rénovés durant la période gréco-romaine. Que ce soit vers le nord d’Assouan à Dendara, ou vers le sud de la Cataracte à Qasr Ibrim de Nubie, cortèges et tableaux sont toujours ouverts par l’incarnation du premier de tous les nomes, To-Seti. Le territoire, désormais, abrite un nouveau lieu de culte, le plus renommé de tout le monde antique, le temple de Philæ, où l’on vénère la reine universelle, Isis, mère d’Horus le Sauveur. Pour elle et par elle, devenue garante de la paix civile et de l’unité de l’Égypte, sa protectrice contre les menées des envahissants royaumes soudanais, les nouveaux conquérants, lagides d’abord, romains ensuite, vont de concession en concession. Ils modifient en l’agrandissant l’espace géographique du nome et, de plus, offrent à son clergé pour l’entretien du culte de la Reine et Mère un patrimoine inégalé dans la Nubie voisine. Ainsi furent érigés en terres d’Isis entre Assouan et Ibrim, le Dodécaschène et le Triakontaschène. Longtemps après la proscription des cultes païens par le Christianisme vainqueur et peu avant l’avènement de l’Islam, Philæ accueillait encore des fidèles d’Isis en qui quelques prêtres survivants avaient gardé leur foi.