À l’occasion de l’exposition
« Trésors carolingiens »
présentée dans ses salles du 20 mars au 24 juin 2007,
la Bibliothèque Nationale de France a organisé une
journée internationale d’étude autour du livre
manuscrit à l’époque en question.
L’exceptionnelle richesse du fonds parisien (auquel avaient
été adjoints d’incontournables spécimens
de certaines bibliothèques régionales
françaises) donnait lieu, en effet, à évoquer
pratiquement tous les principaux aspects de la production et du
contenu même de ces œuvres, ainsi que de leur
devenir.
Après une introduction visant à situer le livre
carolingien au regard de ses antécédents antiques
profanes et païens, paléochrétiens et
haut-médiévaux (Jean-Pierre Caillet), ce sont les
étapes – et les raisons – de
l’émergence de l’intérêt pour ces
manuscrits et de la constitution de leurs collections qui ont
été abordés (Marie-Pierre Laffitte). Il
importait d’autre part également de dresser le
panorama des grands travaux consacrés à ce domaine de
la fin du XIXe siècle à nos jours
(JeanVezin). Le statut privilégié du livre religieux
en tant que composante majeure du trésor, et tout
particulièrement l’assimilation de son contenu
à de véritables reliques, devaient ensuite être
clairement précisés. Naturellement, la nature du
message iconographique, tant à l’égard du
texte, dont il offre un contrepoint visuel portant ses propres
accents, que des modèles – anciens ou récents
– dont il s’avère tributaire à divers
degrés, a fourni matière pour de substantielles mises
au point (Herbert Kessler, Charlotte Denoël, Fabrizio
Crivello, Anne-Orange Poilpré). Les rapports,
thématiques aussi bien que stylistiques, des ivoires de la
reliure avec l’imagerie interne du livre, ainsi que
l’éventuelle diachronie de leur association,
n’ont pas non plus manqué de susciter un
réexamen serré (Lawrence Nees). Par ailleurs, les
derniers développements d’une investigation de
laboratoire sur les pigments utilisés dans
l’élaboration des miniatures de certains manuscrits,
et dont les résultats sont évidemment lourds de
conséquences quant aux origines de ceux-ci, ont
témoigné d’une notable ouverture des
perspectives de recherche (Patricia Roger). La conclusion de
l’ensemble (Jean-Pierre Caillet) s’attache à
souligner l’opportune complémentarité de ces
approches ; et, au-delà des nouveaux acquis ainsi
opérés, à dégager les orientations
encore propres à parfaire la connaissance de ce qui
correspond bien à un temps fort de l’évolution
culturelle et artistique de l’Occident
médiéval.