Laïcités-démocraties. Des relations ambiguës
Actes du Colloque organisé par le Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité, (UMR 8582 CNRS-EPHE) les 7 et le 8 décembre 1998 à l’IRESCO
F. Randaxhe, V. Zuber (eds)
- Pages: 170 p.
- Size:155 x 240 mm
- Language(s):French
- Publication Year:2003
- € 30,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-52176-3
- Paperback
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- € 30,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-54583-7
- E-book
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Comment concevoir les relations laïcité-démocratie alors que se transforment les espaces politiques et religieux au gré de logiques de globalisation, de modernisation et d'échanges transnationaux ? Telle est la perspective explorée lors du colloque "Laïcités, religions et démocraties" organisé par le Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (CNRS-EPHE). On a souhaité retracer, par le présent ouvrage, ces rencontres qui ont privilégié la possibilité de comparaisons par la présentation de terrains contrastés, européens et extra-européens.
Les contrastes mis en lumière font valoir des "modèles-types" d'évolution des rapports Eglises-Etats dans la société tels que la laïcisation ou la sécularisation, dont seraient respectivement emblématiques la France et le Danemark, des "particularités nationales" à l'image d'un "pacte laïque" français, d'une cohabitation confessionnelle à l'allemande, ou encore d'un Etat juif en Israël, "d'altérités historiques" telles que l'émergence possible d'une "laïcité musulmane" en terre d'Islam ou, en Russie, la durable pensée des alternatives politiques en des termes manichéens et religieux entravant la constitution du politique en une sphère autonome.
Divers sont les chemins que peuvent emprunter les modèles de relations Eglises/Etats, la place et le rôle de la religion dans la société, le statut des groupes religieux et des croyants dans leur rapport à la citoyenneté. Confronter sur ces thèmes les expériences nationales de différents pays conduit à constater l'absence de modèles universalisables, tant au plan empirique qu'interprétatif.
Plus de démocratie ne veut pas forcément dire plus de laïcité et, a contrario, plus de laïcité n'est pas la garantie d'une plus grande démocratie. Certaines sociétés se coulent dans un lent processus de sécularisation sans heurts politiques frontaux alors que d'autres privilégient les différents modèles étatiques plus autoritaires et volontaristes de laïcisation. L'image souvent fantasmée d'une laïcité moderne idéal-typique et universelle, consacrant la définitive et stricte séparation entre sphère religieuse privée et sphère politique publique, ne résiste donc pas à l'étude des cas particuliers