Actes du colloque organisé par le Centre de recherche d'histoire sociale et culturelle (CHSCO) de l'université de Paris X-Nanterre sous la direction de Colette Beaune et Henri Bresc (26 et 27 septembre 2003)
L'imaginaire ne se réduit
pas au chimérique, au non-être. Depuis
l'Antiquité, artistes, poètes et philosophes
pressentent qu'il procède du désir et appartient en
premier lieu au registre de l'individuel : forces pulsionnelles,
messages de soi à soi, le rêve et bientôt la
création n'ont pas attendu le discours de la psychanalyse ou
des diverses sciences de la culture pour forger leurs mondes autour
de la réalité partagée. Les
sociétés à leur tour se sont lancées
par cette voie dans la quête de leur identité et ont
assigné à leurs mythes le soin d'exprimer leur
structure. Pour autant, le lecteur s'apercevra au fil des douze
communications assemblées ci-après que les
royautés évoquées ressortissent rarement du
pur imaginaire et conservent jalousement un lien organique avec
leur référent concret. Il conviendrait davantage de
parler de la royauté comme objet d'imagination, en ce
qu'elle représente le point de fixation suprême du
désir.