Les Offices historiques ou "historiae" composés pour les fêtes des saints dans la province ecclésiastique de Reims (775-1030)
Jean-François Goudesenne
- Pages: 774 p.
- Size:210 x 270 mm
- Illustrations:19 b/w, 15 col., 22 tables b/w.
- Language(s):French
- Publication Year:2002
- € 75,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-503-51318-8
- Paperback
- Available
"Goudesenne analyses the material with admirable thoroughness and ably contextualises it, demonstrating the important cultural functions of the offices. (...) Goudesenne has made a lasting contribution that will do much to generate ans sustain interest in the saints' offices of the earlier Middle Ages." (S. Boynton in Plainsong and Medieval Music, Vol. 14/1, 2005, p. 105-112)
"De nombreux fac-similés complètent cet ouvrage solide dans lequel l'A. analyse avec rigueur scientifique et philologique la richesse de ce répertoire." (A. Magro dans Le Moyen Âge, CXII, 2006, p.174-175)
Après le séjour du pape Etienne II dans l'abbaye " royale " de Saint-Denis de 753 à 754, le culte liturgique des églises des Gaules va prendre un tournant essentiel dans son histoire : la tradition liturgique romaine promue par la papauté et le souverain carolingien va rencontrer la vitalité spirituelle et littéraire de l'hagiographie franque, pour opérer un véritable renouveau dans la célébration de l'Office Divin. Les basiliques " majeures " du royaume franc et leurs communautés de clercs, avec l'appui précieux du pouvoir royal, bientôt impérial, seront les foyers de cette renaissance, plus particulièrement dans un espace géographique quadrilatéral, sis entre Aix-la-Chapelle, Reims, Metz, et Saint-Denis. Ainsi, la dédicace de la basilique de Saint-Denis par l'abbé Fulrad en 775, en présence de Charlemagne, ouvre symboliquement le renouveau liturgique pendant lequel d'innombrables historiae - consistant en des cycles d'antiennes et de répons extraits des récits narratifs hagiographiques - vont fonder à jamais des rituels spécifiques, scellant dans la mémoire collective par le chant liturgique communautaire le souvenir des premiers saints, martyrs puis confesseurs qui, au fil des siècles, ont construit peu à peu l'Eglise des Gaules…
Cet élan spirituel, intellectuel et artistique, immortalisé par les scribes et les notateurs dans les livres manuscrits, aboutit à une apogée jusqu'aux premières décennies du XIe siècle, lorsqu'est achevée la rédaction et la décoration des principaux libelli et recueils hagiographiques de la Province de Reims, rassemblant vitae, passiones, historiae ou offices et autres textes hagiographiques d'auteurs célèbres tels Venance Fortunat, Alcuin, Hilduin de Saint-Denis, Hincmar, Milon, Hucbald ou d'autres restés anonymes, ce dans une magnificence éloquente : A l'abbaye de Sithiu ou Saint-Bertin, avec le scriptorium d'Odbert (986-1007), au Mons Hor ou Saint-Thierry, sous l'abbatiat d'Ayrard (972-985) ou encore à Nobiliacum ou Saint-Vaast d'Arras, lorsque le scribe et enlumineur Albertus, comme son contemporain Sawalo à Elnone (Saint-Amand), dispose les huit lettres d'or de son nom dans un tapis d'entrelacs dans le Liber miraculorum sancti Vedasti vers 1030… C'est cet intervalle de temps (775-1030), qui fixe le cadre et les limites temporelles de cet ouvrage, se présentant comme le pendant musicologique de l'ouvrage de Ritva Jonsson : Historia, Almqvist & Wiksell, Stockholm, 1968.
Voici donc une étude détaillée des historiae, de leur contexte historique et hagiographique, des sources et de leur transmission, une analyse musicale des formes mélodico-rythmiques suivi d'une synthèse sur leur place et leur évolution dans l'histoire du chant liturgique romano-franc. S'ensuit une édition critique des textes tant littéraires que musicaux de plus de vingt offices, qui rend enfin accessible aux musicologues et musiciens, un matériel jusqu'à présent inédit.