Scripta Arriana Latina I

Alors qu'au IV^e s!ècle, les bibliothèques ecclésiastiques étaient remplies d'écrits ariens, un seul volume suffit aujourd'hui à contenir ce que la tradition directe a gardé de la literature arienne latine, si l'on met à part l'Opus imperfectum in Matthaeum, auquel le patronage usurpé de Jean Chrysostome a valu grand succès au moyen âge.

Le seul livre arien qui nous soit parvenu intact est un recueil d'homélies et de traités conservé à la Bibliothèque Capitulaire de Vérone, où sa tendance hétérodoxe est passée inaperçue grâce à un ton particulièrement serein. Les scolies ariennes sur le concile d'Aquilée ont échappé à l'oubli ou à la destruction parce qu'elles figuraient en marge d'écrits nicéens sur la controverse trinitaire. Les textes palimpsestes de Bobbio ont traversé les âges sous le couvert de saint Augustin et des actes de Chalcédoine. Dans tous les cas, il a fallu des circonstances exceptionnelles pour que ces témoins d'une doctrine condamnée puissent survivre, à travers des vicissitudes de toute sorte, jusqu'à l'époque moderne.

La difficulté d'éditer un texte conservé par un seul manuscrit en mauvais état, qu'il est nécessaire de collationner longuement sur place, explique que les premières éditions des écrits ariens latins n'aient pas été excellentes; elles sont, d'autre part, dispersées dans des revues et dans des volumes parfois difficilement accessibles. Depuis plusieurs années, des voix se sont élevées de divers côtés pour demander que le travail soit repris à nouveaux frais, et que les résultats en soient présentés de façon à être plus commodément accessibles. Le présent volume veut répondre à cette attente.

R. Gryson, professeur de patrologie latine à l'Université de Louvain, a entrepris de déchiffrer à nouveau complètement les manuscrits eux-mêmes, sans se contenter de documents photographiques qui sont généralement insuffisants dans des cas aussi difficiles. Il rend compte aussi exactement que possible de la disposition et des particularités de chaque texte dans son unique témoin, fournissant ainsi la plupart des renseignements qui ne figurent habituellement que dans les éditions diplomatiques. Il corrige et complète sur beaucoup de points les éditions antérieures, notamment pour les fragments théologiques de Bobbio, où l'ordre imposé autrefois par Mai s'est avéré inacceptable. Une introduction succincte résume les conclusions des études approfondies que l'éditeur a publiées par ailleurs à propos de ces différents écrits. Une bibliographie choisie et un index des sources citées complètent cet instrument de travail, qui marque un progrès considérable dans notre connaissance des sources relatives à l'arianisme latin.

Palladius episcopus Ratiarensis — Fragmenta ( CPL 688 ) — ed. R. Gryson

Ulfilas episcopus Gothorum — Fragmenta: Fides ( CPL 689a ) — ed. R. Gryson

Auxentius episcopus Durostorensis — Epistula de fide, vita et obitu Ulfilae <a Maximino retractata> ( CPL 691 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — Dissertatio contra Ambrosium ( CPL 692 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — De nominibus apostolorum ( CPL 693 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — De lectionibus evangeliorum [homiliae XXV] ( CPL 694 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — Sermones XV <de sollemnitatibus> ( CPL 695 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — Contra Iudaeos ( CPL 696 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — Contra paganos ( CPL 697 ) — ed. R. Gryson

Maximinus episcopus Gothorum — <Contra haereticos> ( CPL 698 ) — ed. R. Gryson

Fragmenta Ariana — Tractatus in Lucam ( CPL 704 ) — ed. R. Gryson

Fragmenta Ariana — Fragmenta XXIII ( CPL 705 ) — ed. R. Gryson