La notion de volonté dans les écrits de saint Augustin entre 388 et 404
Evgenia Moiseeva
- Pages: 550 p.
- Size:160 x 245 mm
- Language(s):French, Latin
- Publication Year:2024
- € 60,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
- ISBN: 978-2-85121-331-0
- Paperback
- Available
Ouvrage distingué par le prix Serge Lancel 2024 de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Institut de France)
The book analyzes the origin and development of the notion of the will in Saint Augustine’s oeuvre. Organized chronologically, this study starts with an overview of the notion of the will in philosophical and Christian traditions anterior to Augustine as well as in Manichaeism (part 1). Part 2 shows that Augustine turns to the notion of the will in his early works in order to explain the origin of evil. At this stage, inspired by Stoicism and the works of Cicero, Augustine equates human will to power, potestas, and believes that good will is always capable to accomplish a good action on its own. Later, in the midst of anti-Manichaean polemics, Augustine recognizes the power that good and bad habits possess over the human soul, but continues to assert will’s dominance over passions and habits (part 3). Subsequently, an extensive reading of the Scripture, especially of Paul’s Epistles, leads Augustine to assert that will’s capacity to act well or badly depends on the source where will takes its delight, rather than on its obedience to the mind (part 4). At the time when he writes his Confessions, Augustine is convinced that after original sin, human will lost its capacity to delight in the spiritual reality. By consequence, human will is unable to act well on its own. Only divine grace can restore will’s capacity to delight in God freely and to act well.
Le livre est consacré à la genèse de la notion de volonté dans l’œuvre d’Augustin. Entreprise selon un axe chronologique, cette étude fait apparaître les étapes déterminantes à travers lesquelles la notion de volonté a pris forme dans la pensée d’Augustin. Elle commence par une analyse brève de la notion du vouloir dans les traditions philosophiques et chrétiennes antérieures à Augustin, ainsi que dans la pensée manichéenne. La deuxième partie met en lumière qu’Augustin commence à s’intéresser à la notion de la volonté autour de 388 afin de résoudre le problème de l’origine du mal. Au début, inspiré par le stoïcisme et les travaux de Cicéron, Augustin perçoit la volonté comme pouvoir, potestas, et considère que la volonté bonne est toujours capable d’agir de sa propre force. Par la suite, au milieu de la controverse anti-manichéenne, Augustin reconnaît la puissance que les habitudes bonnes ou mauvaises ont sur l’âme humaine, mais, il reste persuadé que la volonté domine toute habitude ou passion (partie 3). Plus tard, la lecture de l’Écriture, en particulier des épîtres pauliniennes, amène Augustin à considérer que c’est la source dans laquelle la volonté trouve une délectation, delectatio, plutôt que sa soumission à la raison, qui détermine la capacité d’agir bien ou mal (partie 4). Au moment de la rédaction des Confessions il est persuadé que, suite à la chute d’Adam, la volonté humaine a perdu sa capacité à trouver la delectatio en Dieu. La volonté est donc incapable d’agir bien par sa propre force, et seule la grâce divine est capable de restaurer l’unité interne du vouloir et sa capacité à aimer Dieu librement et à agir selon le bien.
Introduction
Première partie. Le concept de vouloir humain dans l’Antiquité
Introduction
Chapitre premier. Prédécesseurs d’Augustin sur la notion de volonté humaine
Deuxième partie. L’existence du mal et la volonté bonne
Introduction
Chapitre II. La volonté comme auteur du mal dans le De libero arbitrio
Chapitre III. Le fondement ontologique de la liberté et les différentes formes du désir : le De diversis quaestionibus
Chapitre IV. Le De moribus et le De Genesi contra Manichaeos : entre le stoïcisme et la Bible
Chapitre V. La mutabilité et le péché de l’âme : le De vera religione
Troisième partie. Réfuter le manichéisme
Introduction
Chapitre VI. La voluntas comme unité de l’âme dans le De duabus animabus contra Manichaeos
Chapitre VII. Le Contra Fortunatum – vers une nouvelle philosophie de la volonté
Quatrième partie. La volonté : force et faiblesse
Introduction
Chapitre VIII. La volonté humaine est une volonté bonne : le De sermone Domini in monte
Chapitre IX. La lecture de Paul : vers une nouvelle philosophie du vouloir
Chapitre X. Delectatio : un moteur de la volonté
Chapitre XI. Bona voluntas – mala voluntas : le livre VIII des Confessions
Conclusion
Indices
Abréviations et sigles