Book Series Culture et société médiévales, vol. 32

Talent / maltalent

La culture des émotions au seuil de la littérature française

Brîndusa Grigoriu

  • Pages: 330 p.
  • Size:156 x 234 mm
  • Language(s):French, English, Old French
  • Publication Year:2018

  • € 90,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-57826-2
  • Paperback
  • Available
  • € 90,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-57827-9
  • E-book
  • Available


Face au manuscrit roman médiéval, face à l'œuvre francophone qui s'en dégage en quittant sa peau latine, il est loisible de rendre son droit de cité à l’émotion : même si les humains qui ont façonné les premiers émotifs français sont morts depuis des siècles, même si les sciences humaines s’entraînent à les enterrer scientifiquement, il reste une place pour le vécu fictionnel, et ce vécu est riche en vies possibles ; il suffit d’interroger le mode d’emploi des affects, tel qu’il se dégage de chacun de ces récits fondateurs.

BIO

Brindusa Grigoriu est docteure en langues et littératures anciennes à l'Université de Poitiers, et maître de conférences à l'Université Alexandru Ioan Cuza de Iași, Roumanie.  Elle est l'auteure de plusieurs articles et ouvrages consacrés au corpus narratif médiéval : Actes d’émotion, pactes d’initiation: le spectre des fabliaux, Craiova, Universitaria, 2015 ; Amor sans desonor. Une pragmatique pour Tristan et Yseut, Craiova, Universitaria, 2013 ; co-édition et introduction au Lai du Conseil, University of Liverpool, Liverpool Online Series, 2013.

Summary

S'inscrivant dans l’histoire des affects, le livre propose une relecture des premiers récits français sous le signe des polarités émotionnelles médiévales du « talent » et du « maltalent ».

À l'époque de leur première réception, la Cantilène de sainte Eulalie, la Vie de saint Alexis, la Chanson de Roland et le Roman de Thèbes étaient des œuvres fermées, des textes de plaisir. Pour le lecteur du XXIe siècle, ils deviennent un beau défi jouissif. Ainsi, les détails qui débordent le cadre théologique se révèlent nombreux et savoureux : Maximien réussit son coup d’épée contre Eulalie, la « pucelle » d’Alexis parvient à consommer son mariage céleste, Charlemagne boude Gabriel, Jocaste frôle le rôle d’entremetteuse pour faire la paix par l’amour… et les mondes s’entrechoquent, ambigument possibles.

L'étude aborde les styles émotionnels, les actes émotifs, les normes affectives et les communautés responsables des « émotionologies » de ces textes liminaires de la littérature française, où les personnages font de Dieu un acte émotif de plus en plus dépouillé. Du nom à l’interjection, de la foi à l’émotion, c’est l’histoire d’une véritable émancipation qui s’écrit, en initiant, à fleur de texte, une désacralisation progressive des affects.

TABLE OF CONTENTS

Introduction au talent

I. Sous le signe du talent. Émotions historiques

1. Talent d’écriture

2. Talent de vérité

3. Talent de littérature

 II. L’homme devant Dieu. Émotions hagiographiques

1. Une émotionologie virginale : Eulalie

2. Une émotionologie nuptiale : Alexis

3. Maltalent : l’émotionologie de Roland

III. Le couple devant Dieu. Les premières émotions romanesques

Du roman au romanesque : une nouvelle culture émotionnelle   

1. Œdipe et Jocaste : amours familiales

2. Les fils de l’inceste et les ratages de l’amour

3. Les filles de l’inceste. Couples de par Dieu ?

En guise de conclusion : L’émotion Dieu au seuil de la littérature française

Bibliographie