Book Series Les Études du RILMA, vol. 8

Merveilleux et marges dans le livre profane à la fin du Moyen Age (XIIe-XVe siècles)

Adeline Latimier, Joanna Pavlevski-Malingre, Alicia Servier (eds)

  • Pages: 180 p.
  • Size:210 x 297 mm
  • Illustrations:84 b/w, 8 tables b/w.
  • Language(s):French
  • Publication Year:2017

  • € 85,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-56917-8
  • Paperback
  • Available


Merveilleux et marges dans le livre profane à la fin du Moyen Age (XIIe-XVe siècles)

Review(s)

« (…) la lecture de cet ouvrage, dont les articles sont intéressants pour eux-mêmes et par l’écho qu’ils trouvent chez les autres, sera incontestablement utile au lecteur intéressé par le merveilleux comme par la marginalité. » (Anne-Sophie Traineau-Durozoy, dans Cahiers de civilisation médiévale, 60, 2017, p. 512)

 

Summary

Dans le merveilleux médiéval tel que le définit Jacques Le Goff, on distingue le mirabilis, merveilleux non chrétien aux sources antiques, celtiques, folkloriques..., le magicus, surnaturel diabolique, et le miraculosus, miraculeux divin. Les mirabilia peuvent cependant aussi désigner, selon les scolastiques du Moyen Âge, des curiosités naturelles. Elles s’épanouissent, malgré leur origine païenne, au sein de la culture aristocratique et chrétienne dominante au Moyen Âge. Ainsi, de nombreux manuscrits de la littérature profane médiévale nous rapportent les histoires de créatures étonnantes – hommes-loups, fées, chevaliers-poissons... –, de phénomènes surprenants constituant au fil du temps une matière et des codes caractéristiques du merveilleux. Comment le merveilleux peut-il alors encore, à la fin du Moyen Âge, être perçu comme étrange, extraordinaire, et susciter, grâce aux textes et aux enluminures des manuscrits, l'émerveillement du lecteur ?

Afin de tenter d'apporter des réponses à cette question, les auteurs du présent volume s'interrogent sur la relation entre la représentation du merveilleux et la notion de marge, entendue dans un sens littéral (marge géographique et du manuscrit) et figuré (marge ontologique, sociale), en confrontant le texte et l'image dans un corpus de manuscrits réalisés entre le XIIe et le XVe siècle. La catégorie esthétique du merveilleux, qui a déjà bénéficié d’une réflexion poétique riche, semble en effet sans cesse exiger un effort définitoire supplémentaire. La démarche résolument interdisciplinaire de ce recueil, réunissant historiens, historiens de l’art et littéraires autour d’une même problématique, permet d’en questionner des aspects encore peu explorés et d’en affiner la définition par sa confrontation avec d’autres notions. Les articles traitent aussi bien des images exprimant l'ambivalence et l'altérité des êtres merveilleux, de la porosité entre humanité et animalité, de processus nécessitant l'intervention de la merveille, comme la métamorphose, que de l'emplacement du merveilleux – rejeté dans les marges ou paradoxalement placé au milieu du feuillet –  dans la mise en page des manuscrits. Ils invitent à étudier la conception et la représentation du merveilleux en repensant les relations entre centre, norme et marge.