Book Series Bibliothèque de l'Antiquité Tardive, vol. 26

Le baptistère Saint-Jean de Poitiers

De l’édifice à l’histoire urbaine

Brigitte Boissavit-Camus

  • Pages: 520 p.
  • Size:216 x 280 mm
  • Illustrations:560 b/w, 119 col.
  • Language(s):French
  • Publication Year:2015

  • € 90,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54831-9
  • Paperback
  • Available


Ce volume retrace l'histoire du Baptistère Saint-Jean de Poitiers en grand détail, depuis ses débuts en 360 jusqu'à maintenant.

Review(s)

"Le baptistère de Poitiers (...) méritait une étude complète de son architecture et de son environnement. C’est chose faite avec le travail remarquable accompli et publié sous la direction de Brigitte Boissavit-Camus. L’ouvrage resitue de manière conséquente le monument dans une longue historiographie. On constate la fascination de nos ancêtres depuis le XVIIIe siècle pour cet étrange construction, et en même temps l’évolution du regard sur ce témoin urbain. L’auteur montre ainsi parfaitement comment s’inscrivent les débats entre les partisans d’un édifice chrétien ou d’un édifice païen et en quelque sorte en creux l’indispensable émergence d’une science archéologique permettant de reconnaitre l’authenticité du lieu et de sa fonction. (...) Si la restauration extérieure du monument lui a permis de retrouver une place patrimoniale dans la cité, on peut espérer que cet ouvrage encouragera à revoir la présentation intérieure de cet unicum de l’architecture conservée en élévation en France." (Christian Sapin, dans: Francia-Recensio, 2015/3)

"Cet ouvrage remarquable marque une étape incontournable de l’étude – partielle comme le souligne avec modestie la conclusion – de ce monument, une belle étape reflétant avancées importantes de nos disciplines et ce que celles-ci ont apporté à ce type d’analyse d’édifices majeurs très investis par la recherche." (Pascale Chevalier, dans le Bulletin Monumental 174.2, 2016, p. 219)

« Ajoutons qu’une iconographie de grande qualité et de nombreux plans et élévations complètent parfaitement le propos, et achèvent de faire de ce volume une référence incontournable non seulement pour l’étude du baptistère de Poitiers mais pour l’architecture chrétienne des hautes époques. » (Lucien-Jean Bord, dans Revue Mabillon, 27, 2016, p. 355)

« En bref, les médiévistes trouveront dans l’ensemble du livre non seulement les analyses exhaustives d’un monument « mérovingien » en élévation, mais aussi et surtout des arguments pour s’intéresser à un temps long ; celui-ci intègre des créations « romanes » et même « gothiques », et fournit des preuves assez exception­nelles de l’attachement pérenne à la valeur symbo­lique d’un bâtiment qui n’a pas attendu l’émergence du concept de patrimoine. » (Claude Andrault-Schmitt, dans les Cahiers de civilisations médiévales, 60/239, 2017, p. 290)

BIO

Brigitte Boissavit-Camus a fait ses études à Poitiers. Elle est titulaire d’une thèse soutenue en 2001 à l’Université de Tours, sur la formation et les transformations du quartier épiscopal de Poitiers entre le IVe et le XIIe s. De 1985 à 2002, c’est une archéologue du ministère de la Culture, comme ingénieure au Service régional de l’archéologie de Poitiers, puis comme directrice du Centre national d’archéologie urbaine de Tours. Depuis 2002, elle enseigne à l’Université de Paris-Ouest, Nanterre la Défense, comme maitre de conférences, et a obtenu son habilitation à diriger les recherches en 2012. Elle est membre de l’UMR 7041, Archéologie des Sciences de l’Antiquité, équipe THEMAM (Nanterre).

Summary

Préface de Charles Bonnet, contributions de Brigitte Boissavit-Camus, Jean-François Reynaud, Stéphane Buttnër, Anne Flammin, Serge Dalle, Laurent Prysmicki, Annie Blanc, Nadine Rouquet et de Michel Rérolle ; collaboration de Marie-Thérèse Camus et de Jean-François Amelot.
En 1995, une équipe pluridisciplinaire a entrepris de revoir, grâce à un examen minutieux des maçonneries et des vestiges archéologiques, l’architecture, le décor et la chronologie du baptistère de Poitiers. L’ouvrage rend compte à travers diverses contributions des résultats de ce programme. Ces derniers modifiant les interprétations admises à la suite des fouilles du père de La Croix (1903) puis de François Eygun (1964), leur diffusion nécessite d’évoquer l’histoire des recherches sur l’édifice et sur la place qui fut la sienne dans l’histoire de l’art chrétien du haut Moyen Age occidental, et de les confronter, in fine, à l’état actuel de la recherche sur les baptistères. Les conditions topographiques et urbaines de l’implantation et de l’évolution de l’édifice au sein du groupe épiscopal sont aussi abordées, en particulier grâce à la découverte, dans les années 1980, de vestiges appartenant à l’ecclesia et à la domus ecclesiae.
Le baptistère conservé a été construit au Ve s., à l’emplacement d’une salle baptismale aménagée dans une domus située à l’est de la cathédrale primitive. Au VIe s., son plan est progressivement modifié, individualisant mieux les différents espaces intérieurs. Au VIIe s., une campagne d’embellissement architectural transforme son aspect, avec, entre autre, la pose des parements en petit appareil allongé et la mise en scène du décor sculpté. Les travaux de la période carolingienne semblent liés à l’adaptation de l’édifice aux évolutions liturgiques et ecclésiales. La reconstruction du XIe s. fixe sa physionomie définitive avec la reconstruction de la salle occidentale et la pose de peintures de qualité. Ces travaux, alors que le sacrement du baptême était transféré aux paroisses urbaines et que l’édifice était désormais éloigné de la cathédrale, montrent la volonté de l’Eglise de Poitiers de maintenir le souvenir de sa fonction initiale, exprimé symboliquement jusqu’au XVIIe s, et de garder un lien fort avec le dernier édifice en élévation du vieil episcopium. Après la Révolution, l’édifice fut sauvé de la destruction grâce à l’action des érudits locaux, de la Société des Antiquaires de l’Ouest et de personnalités parisiennes comme Lenoir ou Mérimée. Racheté par l’Etat, il devient alors un objet scientifique, un bien patrimonial et une structure muséale ; une histoire récente dont témoignent restaurations et fouilles.