Book Series Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, Sciences Religieuses, vol. 143

Orientalisme, science et controverse : Abraham Ecchellensis (1605-1664)

B. Heyberger (ed)

  • Pages: 240 p.
  • Size:156 x 234 mm
  • Language(s):French
  • Publication Year:2010

  • € 49,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-53567-8
  • Paperback
  • Available
  • € 49,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54609-4
  • E-book
  • Available


Review(s)

«Cet ouvrage collectif, fruit d’un colloque tenu au Collège de France en 2006, raconte l’histoire d’une figure méconnue de l’orientalisme européen. Il renouvelle complètement ce que l’on pouvait savoir du personnage et constitue un travail désormais incontournable sur l’histoire de l’érudition orientaliste au Grand Siècle.» (Girard Aurélien, dans la Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, 1, 2013)

Summary

Abraham Ecchellensis (Ibrahîm Al-Hâqilânî) est sans doute le plus représentatif des chrétiens orientaux qui contribuèrent à la formation de l’orientalisme européen au XVIIe siècle. Après une première éducation dans un couvent libanais, il arriva au collège maronite de Rome en 1620, où il fut très jeune reconnu pour ses talents dans l’enseignement de l’arabe et du syriaque, et dans l’expertise des questions orientales. Ses études achevées, il mena quelques aventures militaires et commerciales au service de l’emir libanais Fakhraddîn et de la croisade, en se plongeant brièvement dans les trafics méditerranéens liés à la course et au rachat  des captifs. Il tenta aussi d’ouvrir un collège au Liban.

Mais c’est surtout par une carrière d’érudit qu’il se fit connaître. Ce volume s’attache moins à la biographie d’Abraham  Ecchellensis qu’à la place qu’il occupa dans la République des Lettres du XVIIe siècle, entre Pise, Rome et Paris (où il enseigna au Collège Royal). Il sut bénéficier d’un réseau de protecteurs, qui estimaient sa capacité à cataloguer et publier des manuscrits, enseigner les langues, ou servir d’expert et d’interprète : Les Médicis, les Barberini, Richelieu, Mazarin et le chancelier Séguier veillèrent successivement sur sa carrière. Il fut l’ami et le collaborateur de savants de son temps, comme Jean Morin, Marin Mersenne, Lucas Holsten ou Athanase Kircher.

Il contribua aux grands chantiers intellectuels du XVIIe siècle, comme la bible polyglotte de Paris et la bible arabe de Rome. Il composa des outils pour l’apprentissage de l’arabe et du syriaque. Mais il fut surtout un traducteur d’ouvrages en langues orientales. Chez lui, la controverse et l’apologétique ne se distinguaient guère de l’érudition, et il entendait mettre sa science au service de la foi catholique, contre les protestants. Mais ses origines orientales et arabophones l’amenèrent aussi à défendre la dignité des Orientaux et à valoriser leur culture face aux milieux savants européens. Il contribua à l’élaboration du «  récit national » maronite et libanais. Il voulut faire connaître la « sagesse arabe » et l’intégrer dans la science européenne, en la distinguant de l’islam, qu’il ne pouvait accepter. Il collabora avec le professeur « galiléen » de Pise Giovanni Alfonso Borelli, pour traduire à partir de manuscrits arabes le traité d’Apollonius de Perga sur le Coniques.

Ses travaux érudits furent utilisés dans les controverses théologiques du second XVIIe siècle. Mais, au début du XVIIIe siècle, la connaissance des langues orientales était suffisamment avancée en Europe pour qu’on pût se passer des « médiateurs » issus du Collège de Rome.

 

Bernard Heyberger, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, est professeur à l’université François-Rabelais de Tours et membre de l’Institut Universitaire de France. Ses travaux portent sur le christianisme de langue arabe et sur les relations entre le christianisme et l’islam. Il a notamment publié Les chrétiens du Proche-Orient au temps de la Réforme catholique (1994) et Hindiyya, mystique et criminelle (2001).

 

TABLE OF CONTENTS

Table des matieres :

Remerciements

Bernard Heyberger, Abraham Ecchellensis dans la République des Lettres - Gerard Troupeau,
Les deux séjours parisiens d’Abraham Ecchellensis (1640-1642, 1645-1651) - Giovanni Pizzorusso, Les écoles de langue arabe et le milieu orientaliste autour de la congrégation De Propaganda Fide au temps d’Abraham Ecchellensis - Daniel Stolzenberg, Une collaboration dans la cosmopolis catholique : Abraham Ecchellensis et Athanasius Kircher - Alastair Hamilton, Abraham Ecchellensis et son Nomenclator arabico-Latinus - Muriel Debié, La grammaire syriaque d’Ecchellensis en contexte - Hubert Kaufhold, Abraham Ecchellensis et le Catalogue des livres de ‘Abdīšō‘ bar Brīkā - Antoine Said Khater, Abraham Ecchellensis controversiste : sa Responsio à Jean-Baptiste Hesronite à propos du missel maronite - Joseph Moukarzel,
Les origines des maronites d’apres Abraham Ecchellensis - Genevieve Gobillot, Abraham Ecchellensis, philosophe et historien des sciences - Helene Bellosta et Bernard Heyberger, Abraham Ecchellensis et Les Coniques d’Apollonius : les enjeux d’une traduction - Loubna Khayati, Usages de l’œuvre d’Abraham Ecchellensis dans la seconde moitié du XVIIe siecle : controverses religieuses et histoire critique
Bibliographie d’Abraham Ecchellensis

Liste des abréviations utilisées dans les références

Index des noms de personnes

Index des noms de lieux