Book Series Témoins de Notre Histoire, vol. 10

Vincent de Beauvais et le Grand Miroir du monde

M. Paulmier-Foucart, M.-C. Duchenne

  • Pages: 375 p.
  • Size:140 x 210 mm
  • Language(s):French
  • Publication Year:2004


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  • ISBN: 978-2-503-51454-3
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  • ISBN: 978-2-503-56372-5
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Review(s)

« Anyone needing access to the most up-to-date bibliography on Vincent de Beauvais and his work will have to look to this book. »    (R.C. Hoffmann in Speculum, 81 (2006), p. 250)

" Mit dieser lebendigen Einführung aus dem berufensten Mund setzt die Vf. ihrer großartigen wisselschaftlichen Leistung ein ansprechendes und liebenswert bescheidenes Denkmal."    (Anna-Dorothee von den Brincken in Deutch Archiv für Erlorschung des Mittelalter Bd., 61,2, p. 704-705)

"Le plaisir est grand de parcourir ces textes adéquatement présentés [...]. On saura gré aux auteurs d'avoir ainsi fourni un guide aux utilisateurs du Speculum maius, des balises assurées et des questions stimulantes, ainsi qu'un choix particulièrement judicieux de textes à savourer."    (Baudouin Van den Abeele, dans Le Moyen Âge CXVI, 2010, p. 787)

Summary

L'ouvrage présente le Speculum maius, communément appelé "la Grande Encyclopédie du Moyen Age", écrit dans les années 1230-1260. Ce Grand Miroir du monde est une œuvre de commande et un produit d'atelier; Vincent de Beauvais, frère prêcheur de la première génération, en est le maître d'œuvre, sous l'impulsion probable d'un des premiers Maîtres universitaires de l'Ordre, Hugues de Saint-Cher. Cette "encyclopédie" en trois parties est une compilation "du meilleur de tous les livres". Elle doit rendre accessible aux Frères Prêcheurs - les fratres communes - tout le savoir du monde, tel qu'il est constitué au milieu du XIIIe siècle, et étudié dans les studia établis obligatoirement dans tous les couvents dominicains. Le travail d'équipe qui aboutira en deux étapes (c. 1244 et c. 1259) à l'œuvre aujourd'hui connue fut d'abord de lire et de faire des extraits, puis - ce fut la tâche même de Vincent de Beauvais - d'organiser la présentation de ces extraits pour que les connaissances ainsi accumulées soient facilement repérables : la matière des trois parties fut donc divisée en livres et en chapitres indexés par un titre descriptif du contenu, en signalant clairement l'identité des textes cités, car leur poids de vérité dépend de l'autorité accordée aux auteurs.

L'ouvrage analyse les conditions de production du Speculum maius comme outil pour le studium dominicain, parmi d'autres (correctoire et concordance de la bible, traités des vices et des vertus, recueils hagiographiques, sommes de pénitence et de droit, commentaires des Sentences), puis caractérise chacune des parties. D'abord le Speculum naturale, consacré à l'histoire naturelle selon l'ordre des six jours de la Création, qui a connu deux éditions, avec des différences importantes, c. 1244 et c. 1259, où se lit remarquablement l'évolution de la philosophie naturelle au milieu du XIIIe siècle, à savoir avant et après la première rencontre, au couvent Saint-Jacques à Paris, d'Albert le Grand avec les œuvres naturelles d'Aristote; puis le Speculum doctrinale, inachevé, reprenant un plan victorin, qui passe en revue toutes les branches du savoir, trivium propédeutique, sciences pratiques, sciences mécaniques, sciences théoriques, mais introduit des modifications significatives liées au classement des sciences d'al Farabi; le Speculum historiale enfin, qui déroule les facta et gesta de l'humanité, en mêlant récit historique proprement dit, histoire littéraire et hagiographie, jusqu'au jugement dernier, selon la vision augustinienne de l'histoire.

On a souvent insisté dans le passé sur la relation entre Vincent de Beauvais et le roi Louis IX, jusqu'à faire de ce dernier le commanditaire de l'ouvrage. Il n'en est rien; même si une influence royale peut se déceler ici ou là, même si Vincent de Beauvais a écrit pour le roi d'autres œuvres, il reste que le Speculum maius est un ouvrage dominicain, qui tente, parfois maladroitement, comme toutes les œuvres de compilation, d'intégrer dans le programme d'étude des frères prêcheurs un savoir marqué par "les derniers progrès de la science", en l'occurrence essentiellement les textes d'origine grecque et arabe, tout en veillant à rester à l'écart d'une vaine curiosité toujours condamnable.