Book Series Corpus Christianorum Series Graeca, vol. 8

Anastasius Sinaita

Viae dux

K.-H. Uthemann (ed)

  • Pages: 455 p.
  • Size:155 x 245 mm
  • Language(s):Greek
  • Publication Year:1981

  • € 185,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-40081-5
  • Hardback
  • Available


Summary

L'Hodegos ou Viae Dux est une œuvre qui posait, et pose d'ailleurs encore, pas mal de problèmes. On en a conservé une quinzaine de manuscrits à peu près complets, mais les manuscrits qui nous en ont gardé des fragments, parfois remaniés, sont au moins sept fois plus nombreux. M. Uthemann, dont l'édition marque un net progrès par rapport à celle de Gretser (1606), reprise par Migne (1860), s'est astreint à consulter presque tous ces témoins et confirme ce qu'on soupçonnait : l'œuvre n'est pas entièrement homogène ; certaines parties ont été rédigées avant la conquête arabe ; une au moins date des années 686-689. Pourtant l'unité de milieu est évidente : nous ne sortons pas du Sinaï et de l'Égypte ; c'est l'époque où cette région passe de la souveraineté de Byzance à celle des Arabes. Anastase, moine du Sinaï, très attaché à la foi chalcédonienne de Constantinople, est aux prises avec le Monophysisme, qui, dès avant la conquête arabe, avait détaché de la foi de l'Empire la majorité des Chrétiens égyptiens. Ceux-ci, apparemment, n'étaient pas très instruits ; leur dissidence se fractionnait elle-même en plusieurs Églises ; leurs quelques lettrés falsifiaient les textes anciens pour donner raison à leurs thèses. C'est avec tout ce milieu que l'Hodegos nous met en contact par la plume d'Anastase, qui essaie vainement de le récupérer à la foi de la Grande Église. Pour cela, l'auteur met en oeuvre tout un arsenal d'arguments, linguistiques, philosophiques et théologiques, dont M. Uthemann s'est ingénié à retrouver les multiples sources et parallèles dans un apparatus fontium extrêmement riche.
Mais là ne s'arrête pas l'intérêt de ce livre. Anastase, provincial, avoue lui-même que son grec n'est pas exempt de fautes ; il est proche de la langue parlée ; son vocabulaire renferme pas mal de mots qui n'ont pas encore été répertoriés dans les dictionnaires ; sa morphologie et sa syntaxe, elles aussi, déroutent parfois mais nous renseignent sur la langue telle qu'elle était communément utilisée. De nombreuses étymologies enfin – qui ont eu pas mal de succès malgré leur caractère souvent farfelu – sont elles aussi dignes d'intérêt.
Bref, le texte qu’a édité M. Uthemann est une de ces œuvres qui se trouvent à mi-chemin entre les écrits des grands lettrés et la littérature dite populaire ; elle fournit un bon exemple de la théologie qui s'élabore au 7e s., théologie dans laquelle les definitions prennent une grande importance ; elle fourmille par ailleurs, pour qui sait la lire, de renseignements divers sur la société égyptienne de cette époque.

TABLE OF CONTENTS

Anastasius Sinaita — Viae dux ( CPG 7745 ) — ed. K.-H. Uthemann