Le recueil arien de Vérone

Le recueil de Vérone est le seul livre arien latin qui nous soit parvenu intact, le seul témoin d'une production qui a dû être considérable, si l'on songe à l'importance du courant arien dans l'Église, du 4^e au 6^e s. Cette pièce unique n'a pas suscité jusqu'à présent toute la curiosité qu'elle mérite. Un cahier du livre repose même dans une collection privée, sans que personne ne s'en soit avisé.

Écrit en onciale, probablement sous le règne de Théodoric (fin 5^e - début 6^e s.), le Veronensis LI conserve un ensemble d'écrits dont la plupart sont inconnus par ailleurs. Les marges ne sont pas moins intéressantes que le texte central. Elles contiennent des notes tironiennes relevant d'un système propre à certains manuscrits de Vérone, qui n'ont pas encore été déchiffrées. Elles contiennent des gloses gotiques de la première moitié du 6^e s., qui n'ont été qu'imparfaitement éditées par Capelle. Elles contiennent des fragments vieux-latins de la Bible, dont un fragment d'Isaïe qui n'a jamais été signalé.

Après que le manuscrit dans son ensemble ait été soumis à un examen codicologique et paléographique exhaustif, toutes les additions marginales sont ici étudiées de façon approfondie et font l'objet soit d'une première édition, soit d'une édition nouvelle. Complément indispensable de l'édition du texte central dans le Corpus Christianorum, dont il constitue l'introduction détaillée, ce volume intéressera non seulement les spécialistes de l'archéologie du livre et de la paléographie, mais aussi les germanistes, les exégètes, les historiens de l'Église ancienne et les théologiens.