Les évêques d'Ancien Régime sont les pasteurs d'une institution qui s'est toujours prétendue l’alliée des rois, conseillère et parfois modératrice de leurs intempérances. Or, la « révolution belgique » de 1789 sonne le glas de la souveraineté de Joseph II (1780-†1790) sur les Pays-Bas autrichiens et la religion n’y est pas étrangère. Comment l’épiscopat belgique s’est-il retrouvé dans le camp des factieux ? Les raisons profondes de l’opposition ecclésiastique au joséphisme étaient encore peu connues. L’auteur s’appuie sur une étude fouillée des correspondances épiscopales et de la production pamphlétaire anti-joséphiste. Contrairement à l’idée généralement reçue, l’épiscopat ne fut pas hostile aux premières réformes de Joseph II, d’orientation fébroniennes. Il faut attendre la fameuse « affaire » du séminaire général pour voir, en un habile retournement opéré par l’archevêque de Malines et son entourage, triompher l’ultramontanisme, qui identifi e les réformes impériales à la réalisation d’un complot déiste et janséniste.