Book Series Latin Works of Raimundus Lullus in Catalan, vol. 1

Ramon Llull

Retòrica nova

J. Batalla, L. Cabré, M. Ortín (eds)

  • Pages: 222 p.
  • Size:150 x 210 mm
  • Language(s):Latin, Catalan
  • Publication Year:2006

  • € 27,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-84-934434-2-9
  • Hardback
  • Available


Summary

Originally written in Catalan in 1301, Raimundus Lullus’s Retorica nova has been preserved only in a Latin translation dating to 1303. The text was part of a mature and ambitious intellectual project by Lullus aimed at rethinking the curriculum subjects (the arts of the trivium and the quadrivium) from the concepts and combinatory provided by his Art. In Lullus’s Retorica nova rhetorical and linguistic ideas inherited from previous traditions can be distinguished: the word is the vox significativa conveying a concept, as pointed out by Aristotle; for its part, rhetoric is the art of rendering such word pleasant and beautiful so that speakers and listeners should converge at one same aim, as stated by rhetorical manuals in Lullus’s own time. Lullus goes, however, beyond this tradition. His rhetoric is new inasmuch as, in Lullus’s own text, expression, beauty and persuasion follow the principles of his Art, and are subjected to the truth which the Art is capable of revealing in every designated being. The resulting doctrine is both theoretical and applied: not only does it investigate beauty, order and suitability in the word (verbum) and in the speech (sermo) but it also draws precepts which are valid for all sorts of communication, from civic oratory to praying. Practical by nature, these precepts do not neglect the instrumental function of the word, subordinated to the human duty to serve God in accordance with the intentio prima which guides Lullus’s thought.


Dans le système de l’Art lullien, exposé dans l’Ars generalis ultima, les arts du langage font partie du sujet qui concerne la puissance instrumentativa ou «artificielle» de l’être humain. Llull reconnaît que le discours (sermo) rhétoriquement bien construit et la parole (verbum) rhétoriquement bien ordonnée ont pour but de devenir l’instrument qui aide l’homme à mener à bien ce à quoi il est obligé par sa nature : servir son Seigneur Dieu (servire Deo). Ainsi, la rhétorique est-elle utile à l’homme puisqu’elle lui permet de conduire le langage à la poursuite d’une bonne fin. Ainsi, la persuasion a une dimension ontologique parce qu’elle amène les paroles, et l’usage qu’on peut en faire, à saisir la vérité même des choses. En ce sens, la parole ordonnée selon la rhétorique révèle et relève ce qu’il y a de plus noble et de plus parfait dans tous les êtres, ce en quoi nous pouvons découvrir une empreinte des Dignités divines. La division du livre en quatre parties (Ordre, Beauté, Science et Charité) répond à cette orientation ontologique qui finalement devient une éthique chrétienne. L’Ordre, ou disposition dont les paroles ont besoin pour être intelligibles, est le fondement de la beauté. La Beauté, autant qu’elle peut attribuer aux paroles la grâce exigée par leur signification (decore congruo venustare), constitue le noyau de la rhétorique. La Science, comprise comme la compétence de gérer la parole suivant les principes de l’Art, nous enseigne la manière d’obtenir la beauté recherchée. Finalement la Charité, qui est la condition préalable pour que la beauté soit authentique, apparaît comme le bien ultime auquel les belles paroles doivent parvenir. En suivant saint Augustin, la rhétorique lullienne vise à l’accomplissement de l’intentio prima de la vie humaine : arriver à l’amour et s’y reposer. En répondant au commandement de la charité, Llull a écrit une rhétorique qui est «nouvelle» parce qu’elle, d’une façon toute neuve en son temps, ordonne les paroles suivant la rigueur philosophique de l’Art, en attendant qu’un jour l’amour les rende superflues.