Cosmologie et théologie chez Grégoire de Nazianze

Quel intérêt pouvait-il y avoir de consacrer une étude à la cosmologie d'un auteur qui n'a centré aucun de ses écrits sur ce sujet, mais doit sa renommée de Théologien à sa réflexion trinitaire ? Cependant, outre la cohérence de sa vision du monde qui traverse, de 362 aux années 380, l'ensemble de son oeuvre, il est frappant de voir se détacher, au sein d'une parenté avec la pensée néoplatonicienne (et son dynamisme caractéristique de descente du premier principe à la matière, suivie d'une remontée à l'origine) à la fois des frontières nettes entre les différents niveaux d'être (matière et esprit, créé et incréé) et une combinaison originale de la nature et de la liberté dans ce processus. L'hypothèse que cet ouvrage se propose de vérifier était que ces traits originaux sont une conséquence de la clarification apportée par Grégoire de Nazianze à la question trinitaire, dans le contexte de la crise arienne.