Book Series Les Études du RILMA, vol. 4

Thèmes religieux et thèmes profanes dans l'image médiévale: transferts, emprunts, oppositions

  • Pages: 307 p.
  • Size:210 x 297 mm
  • Illustrations:186 b/w
  • Language(s):French
  • Publication Year:2014

  • € 90,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54603-2
  • Paperback
  • Available


A travers les manuscrits enluminés, les tapisseries, les sceaux, le décor monumental…, cette circulation des motifs et des thèmes, dans le rapprochement et l’analogie, ou au contraire la différence, l’inversion, la parodie, reflète l’extraordinaire inventivité de l’art médiéval.

Review(s)

"Le mélange des objets étudiés permet de trouver diverses approches de l’imaginaire de l’art médiéval. Ce livre invite et inspire les médiévistes à continuer la découverte des relations omniprésentes entre le religieux et le profane." (Klára Benešovská, dans: Perspective, http://perspective.revues/org/5556, décembre 2014)

« Le recueil couvre une ample période (du IIe au XVIe siècle) - avec une prépondérance d’études portant sur les XIIe et XIIIe siècles - , la quasi-totalité des territoires de l’Europe occidentale - les régions septentrionales étant les plus représentées - et une remarquable variété de supports : sculpture, orfèvrerie, enluminure, mosaïque, fresque, peinture sur retable, sceaux, tapisserie et, enfin, gravure, présentés par un collectif de chercheurs international (belges, espagnols, états-uniens, français et suisses). » (Giulia Puma, dans Revue Mabillon, 27, 2016, p. 353)

Summary

Le religieux et le profane ne constituent pas, dans la pensée et la culture du Moyen Âge, deux champs nettement séparés, et ils sont rapprochés dans une même conception du monde et du Salut. Mais à l’intérieur du vaste corpus global de l’iconographie médiévale, il reste très légitime de parler entre autres de thèmes religieux et de thèmes profanes, en une distinction parfaitement opératoire pour l’analyse de la majorité des œuvres, et qui est à la base d’un grand nombre de banques de données, d’institutions de recherche, d’instruments de travail essentiels.
Le colloque s’est attaché à l’analyse d’œuvres d’art qui témoignent d’une relation entre ces deux grands domaines, ainsi la présence de thèmes iconographiques profanes dans des ensembles religieux (qu’il s’agisse d’une simple juxtaposition, du renforcement d’une même signification générale, ou au contraire d’une opposition, d’une inversion ou d’une parodie) ; de la présence de thèmes religieux dans des contextes profanes ; de parallèles formels entre des thèmes religieux et des thèmes profanes, quel que soit le sens dans lequel les glissements, les emprunts évidents ou déguisés, ont pu s’opérer ; ou de l’utilisation parfois religieuse, parfois profane, d’un même élément, d’un même motif.
A travers les manuscrits enluminés, les tapisseries, les sceaux, le décor monumental…, les analyses de l’illustration érotique du Cantique des cantiques, des représentations mondaines ou de jongleurs dans des contextes ecclésiastiques, de l’homme à la peau du cerf, de l’eschatologie de Jérôme Bosch, des liens entre les généalogies religieuse et profane, entre Prométhée et la Genèse, ou le pèlerin et le courtisan, pour ne prendre que quelques exemples, apportent des éclairages neufs sur la circulation des motifs et des thèmes qui contribue à l’extraordinaire inventivité de l’art médiéval. La proximité de motifs dans des contextes religieux et profanes très différents exprime vraiment une « ressemblance des formes malgré la différence des contenus », et illustre cette Analogiebildung, « formation par analogie », magistralement définie par Panofsky.

TABLE OF CONTENTS

Table des matières

Christian HECK, Du motif au thème et au sens : religieux, profane, les voies d’une interprétation
Survivances et transferts
Rémy CORDONNIER, Les pratiques païennes dans l’image et la vie religieuses (VIe-XIIIe s.) : persistance, syncrétisme ?
Isabelle MALAISE, La réforme grégorienne, creuset de l’illustration érotique du Cantique des cantiques ?
Guylène HIDRIO, De la
Reichsapfel au fruit de vie éternelle. Questions autour d’un objet symbolique à  Hildesheim
David-Jonathan BENRUBI, La Cène et les autres festins : brèves remarques sur l’iconographie des repas sacrés et profanes
Le décor des espaces
Nathalie LE LUEL, Un socle terrestre d’images pour le message chrétien : la fonction de support de l’iconographie profane en façade des églises romanes
Alessia TRIVELLONE, Les rinceaux habités des portails de la Marsica (Abruzzes, Italie) : purification et élévation au seuil de l’église
Barbara  FRANZÉ, Entre fonction ornementale et objet d’enseignement, les représentations du monde comme thème de décoration ecclésiale à l’aube de l’époque scolastique
Santiaga HIDALGO-SÁNCHEZ, Samson, les jongleurs et le Seigneur des Animaux : images bibliques et images profanes au seuil d’un portail gotique
Géraldine VICTOR, La camera comme un lieu privilégié du religieux dans la demeure de laïcs : l’apport de la peinture murale
Enrichissements mutuels
Jacqueline LECLERCQ-MARX, La création de l’homme et son éveil à la vie, entre mythologie, religieux et profane
Alison STONES, Le sacré et le profane dans quelques manuscrits français du XIIIe et du début du XIVe siècle
Ambre VILAIN – DE BRUYNE, Le sceau des « échevins de l’abbesse » de Messines : l’église comme lieu d’exercice du pouvoir communal
Philippe MAUPEU, Escherpe d’Oultrecuidance et Bourdon de Folle acoutumance : l’iconographie du pèlerin dévoyé dans le Séjour d’Honneur d’Octovien de Saint-Gelais (vers 1494)
Entre le spirituel et le temporel
Audrey SÉGARD, Modèles religieux en milieu profane : pratique laïque ou retrait dans la sainteté ? Le cas de l’image de sainte Elisabeth de Hongrie dans une Légende dorée brugeoise des années 1470
Monica STUCKY-SCHÜRER, Sainte Parenté et preuves de noblesse. Etude de la généalogie religieuse et profane entre 1450 et 1150
Anna RAPP BURI, La ménagère affairée qui va au marché. Une image satirique du XVe siècle et ses sources iconographiques dans l’art religieux
Frédéric ELSIG, Entre religieux et profane : l’eschatologie de Jheronimus Bosch