Translations médiévales. Cinq siècles de traductions en français (XIe-XVe siècles). Étude et Répertoire

Volume 1: De la 'translatio studii' à l’étude de la 'translatio'

C. Galderisi, C. Pignatelli (eds)

  • Pages: 616 p.
  • Size:156 x 234 mm
  • Language(s):French
  • Publication Year:2011

  • € 70,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-54328-4
  • Hardback
  • Available


Review(s)

"Fruit de la collaboration de 120 chercheurs dirigés par Claudio Galderisi, les trois volumes Translations médiévales marquent l’aboutissement d’un projet très ambitieux, qui a duré sept ans et visant à fournir un répertoire exhaustif des traductions en français au Moyen Âge. Il faut donc saluer d’emblée l’accomplissement de cette recherche remarquable." (G. Palumbo, in: Scriptorium 2015/01, nr. 277)

Summary

Translations médiévales : cinq siècles de traductions en français (xie-xve siècle) a été élaboré par trois laboratoires français – Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale (CNRS - Université de Poitiers) ; Études et éditions de textes du Moyen Âge (CNRS – Université de la Sorbonne) ; Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS Paris) – associés sous la direction du CESCM dans un projet qui a été officiellement reconnu par l’Agence National de la Recherche (ANR).

Les clercs médiévaux ont sauvegardé tout un pan des savoirs du passé, en les copiant dans les premiers siècles, puis en les translatant en latin, et dans les langues vernaculaires à partir du XIe siècle. Mais on ne connaissait pas jusqu’ici la véritable pénétration de ces textes, leur diffusion, leur influence sur la langue et la culture françaises. On connaissait moins encore l’impact des autres langues vernaculaires sur les langues gallo-romanes et sur la langue d’oïl en particulier ; on savait très peu de l’interpénétration entre langue d’oc et langue d’oïl. On ne possédait pas une vue d’ensemble sur les traductions concernant les sciences.

C’est de ce constat d’insuffisance, de cette conscience que par-delà ce qui a été sans doute définitivement perdu, le premier obstacle à la compréhension de la genèse de la culture et de la sciences françaises, et dans une certaine mesure de l’Europe occidentale, venait de la segmentation des informations dont dispose la communauté scientifique, qu’est né le projet de mettre en réseau les connaissances individuelles et disciplinaires.

Transmédie est un corpus bibliographique et analytique des traductions dans les langues gallo-romanes qui propose à travers son répertoire, se trois annexes et son volume d’éclairages critiques une histoire pratiques et des théories de la traduction. Le corpus bibliographique recense, ordonne et étudie les informations philologiques sur les œuvres traduites en français  entre le XIe et le XVe siècle. Tous les domaines de la civilisation antique et médiévale sont concernés par le corpus : droit, grammaire, hagiographie, histoire, littérature, philosophie, science, théologie. Plus de 1 200 œuvres-sources, relevant d’une dizaine de langues de l’Atlantique et du Haut et du Bas Moyen Âge, environ 2 800 traductions, une dizaine de milliers de références bibliographique concernant les manuscrits, plus de 600 incunables médiévaux, ont ainsi été étudiés et classés par des spécialistes français et internationaux.

L’histoire de ces translations ainsi que celle non moins intéressante de la traduction empêchée, que le répertoire dessine en creux, permet également de mieux éclairer par-delà les frontières des langues les caractéristiques des autres idiomes et cultures médiévales. Car, comme le rappelle Derrida, « Traduire, au Moyen Âge comme aujourd’hui, signifie avant tout écrire, et écrire au seuil de deux monolinguismes ». Sans l’expliciter vraiment, les écrivains médiévaux réfléchissent déjà à la question que posera quelques siècles plus tard Walter Benjamin : « une traduction peut-elle être faite pour les lecteurs qui ne comprennent pas l’original ? » Ceux qui s’étaient imaginés en nains juchés sur les épaules de ces géants de l’Atlantique qu’ils translataient n’ont certes pas poussé si loin la provocation, mails ils se sont interrogés sur le sens et la portée de la translatio, sur sa nécessité et sa gratuité, sur ses bénéficiaires directes et indirectes, sur la difficulté d’un ars qui est déjà un opus.

La logique dont s’inspire Transmédie est la même, mais l’ordre du processus est inversé : le trois volets du projet (volume d’études, corpus et base en ligne) constitueront le socle sur lequel pourra s’édifier d’une manière plus ample la connaissance progressive de la translatio studii.