A la Renaissance, l'essor de l'imprimé et le renouveau
des études sont à l'origine de grandes mutations qui
modifient en profondeur les voies de diffusion de l'écrit et
les pratiques de la lecture. Guillaume Budé, parce qu'il
joue un rôle de premier ordre dans la transmission des textes
grâce à sa position centrale dans le réseau
humaniste français et européen, s'impose comme un
témoin majeur de ces évolutions. Cette étude
commence par l'exploration des conditions matérielles de la
lecture dans la première moitié du XVIe
siècle en se fondant en premier lieu sur les
témoignages qui fourmillent dans l'ensemble de son oeuvre.
Elle s'attache ensuite à analyser ses réflexions
théoriques sur la lecture et sur l'étude des lettres
pour mettre en lumière l'originalité de son art de
lire qui se fonde principalement sur la notion
d'encyclopédisme ainsi que la revendication de la
liberté du lecteur. La présentation de cet art de
lire se trouve enrichie par l'analyse des représentations
métaphoriques de la lecture qui fait apparaître les
contradictions et les angoisses inhérentes au renouveau de
la lecture, en grande partie liées, pour Budé,
à la difficile conciliation entre christianisme et lettres
profanes. Enfin, cette étude s'achève par l'examen de
la stratégie mise en place par l'humaniste pour
répondre aux difficultés posées par les
mutations du livre et de la lecture, en particulier des voies
choisies pour déterminer son lectorat et définir la
lecture qu'il cherche à obtenir pour ses ouvrages.
"This book is intelligently organized and makes exemplary use of the apparatus of scholarship to stick to the point. It has been kept to manageable length by guiding the reader to the writings of [...] well-selected sources for further study rather than rehearsing what is already known. Katz exhibits an admirable reluctance to cite as fact assertions found in older scholarship that may rest on evidence too slender to support them." (Christopher H. Walker, in: Renaissance Quarterly, v ol. 63, No. 4, December 2010)
"L'étude riche et stimulante de Louise Katz constitue une source d'information de premier plan, autant sur les modalités concrètes que sur les représentations de la lecture à la Renaissance." (Hélène Haug, dans: Le moyen français, vol. 68, 2011, p. 119)