Book Series Nugæ, vol. 12

Un autre catholicisme au temps des Réformes?

Claude d'Espence et la théologie humaniste à Paris au XVIe siècle. Etudes originales, publications d'inédits, catalogue de ses éditions anciennes

A. Tallon (ed)

  • Pages: 457 p.
  • Size:150 x 250 mm
  • Language(s):French, Latin
  • Publication Year:2010

  • € 30,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-53055-0
  • Paperback
  • Available


Summary

Claude d’Espence est loin d’être un inconnu pour les spécialistes de la France du XVIe siècle ou du temps des Réformes. Cette belle figure a toujours suscité l’intérêt que mérite un « moyenneur » en un temps de déchirures, un homme de paix en une période de guerre entre chrétiens. L’historiographie moderne a rendu justice à toute l’importance de son rôle et à divers aspects de sa pensée religieuse complexe. Le sujet est pourtant loin d’être épuisé et diverses recherches très récentes ou en cours ont apporté du nouveau. Il nous a semblé utile de réunir ici les auteurs de ces recherches, historiens et littéraires, Suisses et Français, pour une rencontre qui est la première avant tout centrée sur Claude d’Espence. Quelques points sont particulièrement privilégiés dans cet ouvrage : le lien avec Érasme, qui permet plus généralement de mettre l’accent sur l’originalité de la pensée de notre théologien ou au contraire son lien avec des courants humanistes plus globaux ; les années 1540, qui sont celles de la « prise de parole » de d’Espence, avec la fameuse affaire des prédications de Carême de Saint-Merry en 1543, dont Julien Ferrant reprend le dossier à partir de l’interrogatoire de d’Espence devant ses juges de la faculté, et les publications de 1547-1548, qui voient le fameux prédicateur utiliser pour la première fois le medium de l’imprimerie et le faire en français. Seront ainsi présentées les Homélies sur la parabole de l’Enfant prodigue, le Traité contre l’erreur vieil et nouvel des predestinez, et l’Institution du prince chrestien. La seconde partie de notre journée insiste plus sur des aspects moins liés directement à la théologie ou à la spiritualité : les liens avec le monde politique et principalement L’Hospital, les réalisations littéraires, le réseau social. Mais ces divers aspects ne peuvent en réalité être séparés les uns des autres. La puissante originalité théologique de d’Espence n’aurait pu se développer sans le solide réseau d’amis, de parents, de protecteurs dont il disposait par sa naissance et qu’il a su remarquablement entretenir et faire fructifier sa vie durant. Et en retour, nul doute que ses positions religieuses et la notoriété qu’elles lui ont procurée lui ont attiré des sympathies et des soutiens nouveaux ou consolidé d’anciens patronages. Conseiller des rois de François Ier à Catherine de Médicis, intime des élites parlementaires, lié très étroitement au cardinal de Lorraine, sans, semble-t-il, connaître la même disgrâce que L’Hospital après le tournant de 1562, interlocuteur de Bucer, Calvin, Bèze, mais aussi des papes et des pères du concile de Trente, d’Espence n’est pas un spectateur, mais bien un acteur du drame religieux et humain du XVIe siècle.