Enlever une femme pour l’épouser n’a pas
toujours été un crime. C’est à partir du
IVe siècle que le rapt est condamné par la
loi. Le livre analyse la pratique, la perception et la
répression du rapt depuis la fin de l’Antiquité
jusqu’au Xe siècle. Pratique constante, les
enlèvements sont le fruit des tensions
générées par le mariage dans une
société où la compétition, les
stratégies d’alliance, les impératifs de la
vengeance laissent peu de place aux choix individuels. Mais,
à partir de l’époque carolingienne,
l’Église renforce sa pression sur la
société et pèse avec force sur le mariage,
considéré comme la base et le ciment de la
société chrétienne : le rapt,
véritable antithèse du mariage carolingien, de crime
devient alors un sacrilège, remettant en cause l’ordre
du monde. Paradoxalement, alors même que le rapt est
condamné avec sévérité par les lois
civiles et religieuses, il continue d’être une pratique
génératrice de prestige et de richesse et, surtout,
il commence à apparaître sous un jour flatteur dans
les chroniques : le ravisseur devient progressivement un
héros fondateur de lignée.
"Sylvie Joye, maîtresse de conférences à l'université de Reims, montre dans cet ouvrage toute la complexité sociale du mariage par rapt dans les premiers siècles du Moyen Age." (L'histoire, nr. 384, 2013, p. 106)
"Aufgrund des quellenübergreifenden Ansatzes gelingt es der Vf.in in ihrer sorgfältig recherchierten Abhandlung, raptus in seinen gesamtgesellschaftlichen Zusammenhängen umfassend und erschöpfend darzustellen. Ein Quellen- und Literaturverzeichnis sowie ein Personen- und Sachindex runden das Werk ab." (Andrea Esmyol, in: Das Mittelalter, 2014, Band 19, Heft1, p. 220)
"Man wird Joyes über 500 Seiten dickes Buch künftig als Standardwerk zum Thema "Frauenraub" heranziehen mussen." (Martina Hartmann, in: Francia-Recensio, 2014/1)
"(...) cette étude constitue une référence indispensable pour tous ceux qui s'intéressent au mariage ainsi qu'aux structures familiales et de parenté, mais aussi au fonctionnement de la société et à l'exercice du pouvoir au haut Moyen Âge." (Emmanuelle Santinelli, in: Le Moyen Âge, 120, 3-4, 2014, p. 765-767)
"Anyone interested in the history of marriage in the early Middle Ages, or in the interplay of secular and religious motivations in early medieval lawmaking, will find this work of great interest." (Ruth Mazo Karras, in: Speculum, 89/3, July 2014, p. 786-788)