Book Series Culture et société médiévales, vol. 13

La couronne ou l'auréole

Royauté terrestre et chevalerie celestielle dans la légende arthurienne (XIIe-XIIIe siècles)

C. Girbea

  • Pages: 603 p.
  • Size:160 x 240 mm
  • Language(s):French
  • Publication Year:2007

  • € 50,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-52531-0
  • Paperback
  • Available
  • € 50,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-56685-6
  • E-book
  • Available


Review(s)

« C. Gîrbea propose une lecture profonde de la matière arthurienne (...). Celui qui aura fait l'effort de suivre les réflexions, parfois difficiles, de l'A[uteur], dans le labyrinthe de la fiction médiévale, ne sera pas déçu, au terme de son parcours. »    (X. Storellm dans Cahiers de Civilisation Médiévale 51, 2008, p. 182)

"Catalina Girbea is to be commended for producing such a remarkable book, that may both be considered as the summary of previous speculations regarding the articulation between "chevalerie tieriene" et "chevalerie célestielle", and as an original prolongation of this research, that reaches a few interesting conclusions. Without ever loosing sight of the Arthurian texts that constitute her corpus, Girbea is able to pursue an in-dept train of thought about the nature of power as it is perceived during the 12th and 13th centuries, and from there to address the vexing questions of the birth of individual conscience vs state during the Middle Ages." (A. Berthelotm in The Medieval Review, 25-10-2008)

"It [the book] is eminently scholarly and provides a number of challenging new insights into a body of texts that is notoriously complex and resistant to homogenizing interpretations. (...) A rewarding read." (F. Le Saux, in Medium Aevum, LXXVIII, I, 2009, p. 145-146)

« Le livre de Mme Gîrbea s'avère aussi riche que dense et témoigne d'une connaissance exceptionnelle des textes et de la mentalité de leurs auteurs. [...] il méritera d'être lu et relu par tous ceux qui s'intéressent aux récits arthuriens ou à la pensée du Moyen Âge occidental. »    (Cl. Sterckx, dans Scriptorium. Bulletin Codicologique, 2010, 2, p. 190)

Summary

Le roi Arthur et ses chevaliers fascinent les médiévaux. Ils connaissent un grand succès aux XIIe et XIIIe siècles, succès dont le secret réside dans la tension permanente qui s'établit entre deux systèmes de valeurs opposés: d'une part la royauté, centrée sur la Table Ronde, d'autre part la chevalerie celestielle, centrée sur le Graal, et qui met à l'honneur la vocation chevaleresque à la sainteté. Cette guerre des valeurs, chère à l'axiologie moderne, génère la complexité de la fiction arthurienne, et aussi celle des caractères qui y évoluent: les personnage qui ont enregistré le plus grand succès, précisément Lancelot ou Perceval, sont justement les indécis, systématiquement tiraillés entre les deux systèmes.

La royauté rend maîtrisable un expace saugrenu, peuplé de monstres et de fées. Le but est d'instaurer une sorte de pax arthuriana et de façonner le monde par la force des armes. À la violence environnante, la royauté riposte par la répression légitime. Sur ce canevas la chevalerie celestielle surgit comme valeur différente, mais aussi comme anomalie. Elle oppose la parole et la compréhension à la violence armée. Son émergence est une tentative d'aseptiser un monde qui tire son charme de son bellicisme et de son mystère.

C'est pourquoi le lecteur qui se penche sur les romans arthuriens se heurte continuellement à l'effondrement du sens dès qu'il essaie de leur donner une interprétation systématique. Cette incohérence est en grande partie le résultat du combat sourd des deux systèmes de valeurs concurrentiels, qui s'affrontent dans les profondeurs de la matière arthurienne comme les deux dragons sous la célèbre tour de Vertigier.