Sur les relations
complexes et riches entre Occident et Orient, l’Historia
orientalis fournit un témoignage de premier ordre.
Composée entre 1216 et 1227 par Jacques de Vitry, alors
évêque d’Acre, elle déploie une riche
documentation sur l’histoire de Jérusalem et des Lieux
saints jusqu’en 1215 et présente le regard
privilégié d’une grande personnalité
latine, à la fois homme d’Église, de lettres et
d’action, sur les trois premières croisades, les
établissements latins en Terre sainte, la fondation de
l’islam, l’histoire des divers peuples et
communautés religieuses d’Orient, la faune et les
particularités naturelles des régions
environnantes.
A mi-chemin entre
l’histoire et le récit de voyage, l’ouvrage est
tiraillé entre la formation augustinienne de son auteur et
la découverte de mondes nouveaux, irréductibles aux
schémas anciens. Dans le prolongement des Lettres,
publiées dans la même collection, l’Historia
orientalis de Jacques de Vitry attire l’attention par son
ton pessimiste et désabusé : comme si le
désordre des événements et la déception
devant les revers obligeaient l’auteur à
s’interroger sur le sens de
l’histoire.
La présente
édition s’appuie, à travers l’editio
princeps de 1597, sur un manuscrit presque contemporain de
l’auteur, confronté à dix des cent-vingt-quatre
témoins conservés de cette œuvre à
l’immense succès, mais devenue presque
inaccessible.
"Par son Historia orientalis, Jacques de Vitry fournit un témoignage de premier ordre sure les relations entre Orient et Occident. [...] Il est heureux que cette oeuvre de Jacques de Votry, chanoine régulier d'Oignies, ait trouvé place dans l'excellente collection 'Sous la règle de saint Augustin' dont le but est de publier des textes médiévaux issus du milieu canonial."
(D. Misonne, dans Revue bénédictine 119, 2009, p. 444)
"Il faut souligner le grand mérite de l'éditeur d'avoir proposé une traduction française, qui offre un accès plus aisé au texte. Les trois cartes proposées sont également fort utiles. [...] Désormais, les chercheurs peuvent utiliser, dans une édition fiable et accessible, un texte qui est une source essentielle pour l'histoire du Proche-Orient médiéval."
(Christine Gadrat, dans Bibliothèque de l'École des Chartes 166, 2008, p. 627)