L'apparition des Mongols, surgissant dans les premières
décennies du XIIIe siècle des profondeurs de l'Asie,
a changé le destin de l'Europe orientale. Elle a en
même temps ouvert aux Européens de l'Ouest les routes
de l'Asie. Depuis la fin de l'époque romaine, des peuples
venus des steppes s'étaient succédés,
pénétrant à plusieurs reprises, plus ou moins
profondément dans l'espace européen où
plusieurs d'entre eux s'étaient implantés. Les
Occidentaux ne s'étaient guère
préoccupés de s'informer das causes de ces migrations
et de leur llieu d'origine. La première campagne mongole en
1222 n'avait pas inquiété l'Occident. Il en fut
autrement de la seconde, pendant laquelle les "Tartares"
arrivèrent en Hongrie en 1237 et poursuivirent leur avance
en direction de l'Ouest; mais cette menace s'estompa vers 1260.
Il fallut pour que les choses changent, que le danger se rapproche
des terres franques du royaume latin d'Orient. C'est lorsque les
Mongols menacent Antioche, en 1243, que l'on commence à
s'émouvoir. Et c'est alors qu'apparaissent les ambassades,
qui seront en même temps des voyages de découverte. Ce
sont ces relations de voyage, les unes développées,
les autres très brèves, qui sont
présentées dans ce recueil. On y lira les
témoignages suivants: l'émergence de l'image du
Prêtre Jean chez Otton de Freising, la Relation de David (en
deux versions), les renseignements donnés à Mathieu
Paris par André de Longjumeau, l'Histoire des Tartares de
Simon de Saint-Quentin, des lettres du gouverneur de Perse
Eljigideï ou celle de Hülegü à Saint Louis,
ou celle du connétable d'Arménie à des cousins
francs. Tous ces documents antérieurs aux voyages de Marco
Polo nous offrent un aperçu inédit en traduction
française de la façon dont les occidentaux ont
essayé de s'informer sur la civilisation et le monde mongols
dans la deuxième moitié du XIIIe siècle.
Jean Richard, membre de l'Institut, professeur
émérite de l'université de Dijon, est un
spécialiste reconnu internationalement pour ses recherches
sur les récits de voyages au moyen âge.
Texte français.
"Un recueil d'une
grande érudition qui ressemble à une étude de
moeurs fantasque de certains peuples orientaux et occidentaux."
(F.G. Yérémian dans France Arménie,
n°257, juillet 2005, p.28)