Book Series Studies in Western Tapestry, vol. 2

Les tapisseries des Barberini et la décoration d'intérieur dans la Rome baroque

P.-F. Bertrand

  • Pages: 343 p.
  • Size:245 x 297 mm
  • Illustrations:153 b/w, 16 col.
  • Language(s):French
  • Publication Year:2005

  • € 90,00 EXCL. VAT RETAIL PRICE
  • ISBN: 978-2-503-51668-4
  • Hardback
  • Available


Summary

The subject of this book is tapestry, with a particular focus on the function and use of hangings, and on the eventuality or necessity of owning them in the modern world. It is thus viewed from an angle warranted by an inquiry into the determination of the object. The relationship of that object to the place for which it was intended or in which it is used is a crucial point, for, by its very nature, tapestry can be easily moved and can take on a new meaning in a different setting. This apparent truism is rendered complex by the specific characteristics of tapestry, which places any analysis in the dual perspective of furnishings on the one hand and of large-scale architectural decor on the other and touches at the same time on the sociology of art and its reception.
The point of departure for this study is the celebrated Barberini family, which assumed a prominent position within Roman nobility by virtue of the authority of Urban VIII, who was elected Pope in 1623. Patrons of the Arts and Letters, the Pope and his nephews, Cardinals Francesco and Antonio Barberini, as well as Prince Taddeo, brought together more than nine hundred tapestries to adorn their sumptuous palaces and to decorate churches for ceremonial occasions. The sources drawn on consist of a vast ensemble of archival documents (inventories, records of payments and correspondence) from the Vatican Library.
The first two parts deal with the problem of individual taste for a given type of object, tapestry in the present case. They pay particular attention to the manifestations of the Barberini’s interest in it, to their admiration for such and such a hanging, and to their private commissions. They inquire into the significance of the foundation of the family tapestry works by Cardinal Francesco Barberini. The third part is based on a discussion of the daily use of the tapestries in palaces, but also of occasional use for events on festive or ceremonial occasions outside, in the streets of the city, or in churches. This part in fact attempts to answer the question as to the way in which, in a hierarchical and codified society, an interest in a given art form can be expressed in interior decoration in a way that allows awareness of its specific characteristics. The fourth part is concerned with the notion of patrician collection and the dispersion of the latter. Nearly two-thirds of the extant tapestries have been localized in the United States, in the museums of Boston, New York, Philadelphia, Cleveland, Flint, Minneapolis, San Francisco, etc., Charles M. Ffoulke, a Washington collector, having bought an important lot from the Barberini family in 1889. The fifth and last part analyses the process of tapestry-making, with special emphasis on the drawing up of models and cartoon. Urban VIII and Francesco Barberini were particularly attentive to the quality of the design and of the weaving itself, carried out in the most famous workshops of Brussels, Paris and Rome. It has thus been possible to reconstitute the elements of an aspect of the Barberini taste on the basis of a study of their tapestries.

Pascal-François Bertrand is Professor of Art History at the Université de Pau et des Pays de l’Adour.


Le propos de ce livre est de mener une réflexion sur la tapisserie, en portant principalement l’attention sur la fonction et l’usage des tentures, sur la contingence ou la nécessité d’en posséder à l’époque moderne, une question motivée par une interrogation sur la détermination de l’objet. Quel est le rapport instauré entre l’objet et le lieu pour lequel il a été conçu ou dans lequel il est utilisé, car le lieu peut changer en raison de la nature de la tapisserie qui est aisément transportable, de manière à en renouveler le sens? Cette question, simple en apparence, est rendue complexe par la spécificité même de la tapisserie qui place son analyse à l’intersection de deux champs d’étude, celui de l’ameublement et celui du grand décor, touchant ainsi à la fois à la sociologie de l’art et à sa réception.
Cette étude a été menée à partir de l’exemple des Barberini, une illustre famille qui s’est imposée au sein de la noblesse romaine par l’autorité d’Urbain VIII, élu pape en 1623. Protecteurs des lettres et des arts, le pape et ses neveux, les cardinaux Francesco et Antonio Barberini et le prince Taddeo, ont rassemblé plus de neuf cents tapisseries pour meubler leurs somptueux palais et décorer les églises lors des fêtes et grandes cérémonies. Elle repose sur un vaste ensemble de sources documentaires (inventaires, livres de comptes, correspondance) de la Bibliothèque vaticane.
Les deux premières parties touchent à la notion de goût d’une personne pour un type d’objet en particulier, la tapisserie dans le cas présent. Elles s’attachent aux manifestations de l’intérêt des Barberini pour ce type d’objet, à leur admiration pour telle ou telle tenture, à leurs commandes particulières. Elles s’interrogent sur le sens de la fondation par le cardinal Francesco Barberini d’une manufacture familiale de tapisserie. La troisième partie repose sur l’analyse de l’usage des tapisseries au quotidien, dans les palais, et aussi de manière ponctuelle lors de manifestations, à l’occasion de fêtes et de cérémonies, à l’extérieur, dans les rues de la ville, et à l’intérieur des églises. Elle est motivée par la question de savoir comment dans une société hiérarchisée, codifiée, un intérêt porté à une expression artistique peut être ressenti dans la décoration d’intérieur et de quelle manière afin d’en percevoir sa spécificité. La quatrième partie a trait à la notion de collection gentilice et à sa dispersion. Près des deux-tiers des tapisseries subsistantes ont été localisées aux États-Unis d’Amérique, dans les musées de Boston, New York, Philadelphie, Cleveland, Flint, Minneapolis, San Francisco, etc., car, en 1889, Charles M. Ffoulke, collectionneur de Washington, avait acheté un important lot de tapisseries aux Barberini. La cinquième et dernière partie analyse le processus même de fabrication des tapisseries, en s’attachant plus particulièrement aux phases de l’élaboration des modèles et des cartons, Urbain VIII et Francesco Barberini étaient très vigilants à la qualité du dessin, et au tissage proprement dit dans les plus fameux ateliers de Bruxelles, de Paris et de Rome. C’est une partie du goût des Barberini qui a ainsi pu être reconstituée à partir de l’étude de leurs tapisseries.

Pascal-François Bertrand est Professeur d’Histoire de l’Art à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.